Mohamed Benouza a décidé de tirer sa révérence à la fin de la saison 2015-2016, après avoir dirigé pour la troisième fois de sa carrière une finale de la Coupe d'Algérie. Il l'a fait savoir à qui de droit, c'est-à-dire aux responsables de l'arbitrage. C'est louable de sa part, lui qui a établi un record de longévité au grade d'arbitre international (2001-2016) qu'il sera difficile d'égaler. Durant 15 ans, il a bénéficié du soutien et de la confiance de tous les responsables de l'instance du football et plus particulièrement de l'arbitrage. Au soir de son jour de gloire et à la veille de sa retraite, il a réservé ses remerciements au chairman actuel de l'arbitrage, omettant de les étendre à tous ceux qui l'ont accompagné, ont veillé sur lui, ont tracé son parcours et préservé sa carrière par une minutieuse opération d'aiguillage qui lui a permis de s'accomplir, d'établir une longévité unique dans les annales de l'arbitrage qui a fait de lui un monument incontournable du football algérien. En pareille situation, les sportifs se gardent d'être sélectifs vis-à-vis de tous ceux qui ont, à des degrés différents, contribué à leur réussite. Mohamed Benouza a-t-il mesuré la portée de sa «messe» ? Sa sortie, pour le moins étrange, était-elle conditionnée par une quelconque promesse pour son après-carrière ? Ses remerciements sélectifs le laissent croire. Ou était-ce le tribut à verser, en contrepartie d'une désignation pour diriger une troisième fois la finale de la Coupe d'Algérie ? Quelque part, ses propos l'ont trahi et ont déçu de nombreuses personnes, qui ont contribué à son fabuleux destin d'arbitre.
