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La caméra de Mostéfa Djadjam redessine le parcours de Mesli
Un documentaire mêlant émotion et rigueur
Publié dans El Watan le 05 - 05 - 2016

Le film retraçant le parcours de l'artiste peintre Choukri Mesli est une réussite pour le réalisateur Mostéfa Djadjam qui l'a présenté récemment à la Cinémathèque d'Oran.
L'adhésion du public était totale, car l'œuvre est captivante, mêlant émotions, rigueur historique et maîtrise technique. La scène s'ouvre sur l'artiste, aujourd'hui âgé (né en 1931), en train de peindre dans son atelier de la banlieue parisienne. Le réalisateur revient sur son enfance à Tlemcen pour décortiquer le vécu de sa famille et les motivations qui l'ont amené à s'intéresser à l'art. Son premier coup de foudre pour le pinceau, Mesli, encore enfant, l'a eu dans la rue au hasard d'une rencontre avec un peintre qui était en train de reproduire un édifice de la ville. Mostéfa Djadjam use de reconstitutions pour évoquer cette enfance remémorée tout en s'introduisant dans l'histoire de la famille en faisant parler d'autres témoins. Nous sommes encore dans le contexte colonial et le mouvement national en plein essor.
Le constat de l'artiste est sans appel, car très jeune il saura ce qu'est la ségrégation. Vers la fin des années 40', la petite famille se retrouve dans l'obligation de s'installer dans La Casbah d'Alger. A 17 ans, ayant jusque-là vécu dans une grande maison, l'artiste en herbe a du mal à trouver ses aises dans ces appartements exigus, mais son frère se remémore l'ambiance qui y régnait avec toute cette musique qui s'échappait des cafés bondés en évoquant Abdelhalim Hafez, Farid El Atrache, mais aussi El Anka. La caméra qui s'attarde sur l'état de cet appartement aujourd'hui presque en ruine accentue l'effet de la nostalgie ressentie par les personnages.
A Alger, Mesli réussit à s'inscrire à l'Ecole des beaux-arts, option architecture, comme convenu avec la famille, mais il s'oriente très vite vers la peinture. «On a beau être major de promo, ce sont toujours les Européens qui acquièrent des bourses», s'insurge-t-il. En 1954, il quitte Alger pour la France, mais c'est avec ses propres moyens qu'il s'inscrit à l'Ecole des beaux-arts de Paris. Il travaille le soir et étudie le jour. Il retrouve Issiakhem (1928-1985) qu'il avait déjà croisé à Alger. Là aussi la vie n'est pas facile et, après son mariage, il s'exile au Maroc pour échapper à des déconvenues avec l'administration.
Quand il apprend l'indépendance de l'Algérie, sa joie est immense. «J'ai pris ma voiture, et avec ma petite famille j'ai fait la route d'un trait de Rabat à Alger», se souvient-t-il avec enthousiasme. L'euphorie de l'indépendance est vécue comme une revanche personnelle car il va enfin, comme il se l'était promis, enseigner la peinture là où il a vécu l'injustice. Il le clame avec force car il est parmi les Algériens qui ont rouvert cette école dont un atelier porte aujourd'hui son nom. «Nous avons, indique-t-il, rêvé d'un Algérie socialiste et égalitaire mais, malgré tout, c'était l'indépendance qui était l'essentiel». Très vite, un cercle de réflexion se constitue autour de ce lieu incluant quelques intellectuels comme Kateb Yacine.
Mesli contribue en 1967 à la création de l'UNAP (Union nationale des artistes peintres) avec un projet d'envergure, mais surtout un engagement sans faille qui tente de faire face à l'hégémonie de l'administration et du parti unique voulant imposer une vision restreinte de l'art en Algérie. De ce bouillonnement naît le mouvement Aouchem qui ambitionne de placer la culture populaire au centre des préoccupations. Cet épisode est bien raconté par le peintre Denis Martinez, un des fondateurs du mouvement.
Le PANAF de 1969 est une illustration de cet engouement pour l'art ancestral, d'où une participation active du peintre. Dans les années 1980, il réalise d'immenses fresques à Alger, mais cet élan a été freiné par l'épisode sombre des assassinats de la décennie noire qui l'ont contraint, en 1994, encore une fois, à l'exil. En 2009, une rétrospective de son travail a été exposée au MaMa à l'occasion du 2e PANAF. Un parcours exemplaire, et le film de Djadjam mérite d'être vu et revu.


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