Le rassemblement observé, hier, par les habitants du village Tifilkout, commune d'Illilten, devant le siège de la daïra d'Iferhounène, à 55 kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou, a dégénéré pour laisser place à des scènes d'affrontements avec les services de l'ordre déployés pour empêcher cette action. Les manifestants, qui ont fermé le siège de la daïra depuis jeudi, exigent l'application des décisions du wali concernant la répartition de l'eau des sources, objet de conflit avec trois autres villages de la même commune, à savoir Azrou et Iguefilène et Taghzout. «La décision du wali consiste en le retour à la répartition initiale de l'eau des sources en litige, mais elle n'a pas été appliquée. Il y a eu modification de répartiteur au point où notre village ne bénéficie qu'à peine d'un 10e de la quantité d'eau», nous a confié un citoyen de Tifilkout qui précise également que les policiers «ont violemment réprimé une manifestation pacifique» des villageois. «Pourquoi faire intervenir la force publique alors que depuis le début du conflit, les autorités ont toujours appelé à ne pas utiliser la violence ?» clame notre interlocuteur. Et d'ajouter que les policiers ont fait usage de bombes lacrymogènes pour disperser la foule. Deux jeunes ont été blessés lors de ces affrontements, souligne-t-on. Ils ont été évacués à la polyclinique d'Iferhounène. Des manifestants ont également été passés à tabac à coups de matraque. L'après-midi, le calme est revenu, selon les villageois, mais la situation reste toutefois tendue. Un renfort de la gendarmerie a été déployé au chef-lieu de la commune d'Illilten, où le siege de l'APC est aussi bloqué par les habitants du même village depuis jeudi. Rappelons que le problème de la répartition de l'eau des sources entre les trois villages précités date depuis des décennies. Il est réapparu en août dernier, après la pénurie d'eau qu'a connue la région. Des responsables de wilaya et des élus se sont déplacés sur les lieux pour essayer de trouver une solution équitable au conflit.
