Une importante quantité de cyanure a été acheminée par une SPA spécialisée dans la production des tracteurs implantée dans la wilaya de Constantine. On ne sait trop pour quelle raison le choix a été porté sur la wilaya de Souk Ahras pour que des déchets extrêmement toxiques, dont une importante quantité de cyanure, soient acheminés, en l'année 2012, au centre d'enfouissement technique (CET) depuis une SPA spécialisée dans la production des tracteurs implantée dans la wilaya de Constantine.Ce dossier fort encombrant pour certains recycleurs de la manne financière à moindre frais fut dévoilé la première fois par des médecins de la capitale de l'Est, qui tirèrent les premiers la sonnette d'alarme quant aux menaces sur la santé des travailleurs, voire la population de la région. Une commission technique dépêchée depuis Alger confirma, la même année, l'existence au CET de Souk-Ahras d'une quantité de 850 tonnes de déchets avérés, d'une grande menace pour la santé publique. Ordre fut donné à l'époque pour que le site soit totalement nettoyé et que les produits en question soient réacheminés vers la wilaya d'origine. Quatre années plus tard, des résidus persistent et les employés du centre décident de dénoncer plusieurs anomalies. «Les résidus dont parlent certaines parties optimistes sont estimés à des quintaux de produits polluants, capables de provoquer avec le temps des épidémies et des maladies incurables, aussi bien pour les 26 travailleurs que compte le centre que pour la population locale», a indiqué l'un des travailleurs. Ces derniers, qui sont exposés à d'autres risques, parlent également d'autres droits bafoués et d'hibernation des instances de contrôle locales, à savoir l'ex-directeur de l'inspection du travail, entre autres. «Les moyens de travail et les mesures d'hygiène sont en deçà du niveau requis (…) nous avons un rétrochargeur qui n'est pas opérationnel, des outils de triage des déchets qui laissent à désirer et un hangar de tri réalisé avec une enveloppe budgétaire de 87 millions de dinars pour ne servir que de décor (…) toute réaction de notre part suscite des mesures extrêmes de la part de l'administration», a déploré un cadre du CET.