Les éléments du Groupement territorial des garde-côtes (GTGC) de Annaba ont intercepté, dans la nuit du mardi à mercredi, trois embarcations artisanales à bord desquelles avaient pris place 76 candidats à l'émigration clandestine, dont trois femmes avec un enfant chacune. Agés de 6 à 30 ans, ces infortunés naviguaient en trois groupes à 7,5 ; 8 et 10 miles nautiques au nord de Ras El Hamra. Ils ont été repérés vers 5h par les forces navales avant d'être poursuivis, interceptés, arraisonnés et reconduits au port de Annaba, brisant ainsi leurs rêves de rejoindre les côtes européennes, notamment l'île de la Sardaigne (Italie). Ils sont venus de Annaba, El Tarf et Alger avec la ferme intention de quitter l'Algérie et rejoindre, tant bien que mal, les centaines de jeunes déjà établis sous d'autres cieux plus cléments. Selon les premières informations fournies par des sources proches des garde-côtes de Annaba, les 76 harraga ont embarqué vers 2h. Les deux premières embarcations se sont ébranlées depuis la plage de Sidi Salem, une localité déshéritée relevant de la commune d'El Bouni (Annaba). Quant à la troisième, elle a appareillé à partir de la plage Echatt (El Tarf). A l'arrivée au port de Annaba, vers 6h, les harraga ont été pris en charge par le médecin de la Protection civile, appelé pour intervenir en cas d'incident. Les malheureux «brûleurs des frontières» ont été présentés hier devant le procureur de la République du tribunal de Annaba. Quant aux enfants, ils ont été confiés au juge des mineurs qui statuera sur leur cas. En dépit de l'entrée en vigueur, le 8 mars 2009, de la criminalisation de l'acte de quitter le pays clandestinement, les jeunes Algériens continuent à braver les risques de la mer pour fuir le pays.
