L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), chargée de surveiller la zone de conflit dans l'est de l'Ukraine, s'est déclarée hier mécontente du «statu quo». L'Organisation n'est «pas satisfaite du statu quo actuel», a déclaré le nouveau président de l'OSCE, le ministre autrichien des Affaires étrangères, Sebastian Kurz, lors d'une visite à Marioupol, ville tenue par le gouvernement dans cette région en proie depuis 32 mois à une rébellion séparatiste pro-russe. «Nous voulons faire des efforts pour voir un changement vers une amélioration», a déclaré S. Kurz aux journalistes. Durant cette visite de deux jours dans l'est de l'Ukraine, il a souligné l'importance de mettre en œuvre les accords de paix signés à Minsk en 2015 afin de mettre fin au conflit. «Malgré les inquiétudes multiples qui entourent l'état de ces accords, je dois dire que la situation à l'époque de leur signature était pire que celle qui prévaut actuellement», a-t-il poursuivi. Et d'ajouter néanmoins : «Et elle pourrait être encore bien pire.» Il convient d'avoir des attentes «réalistes» envers le possible déploiement de policiers armés de l'OSCE en zones rebelles, a-t-il ajouté. Kiev réclame la présence d'une force internationale de police armée afin de contrôler la région et fermer la frontière poreuse entre l'Ukraine et la Russie, que les rebelles sont accusés d'utiliser pour la contrebande d'armes et de fournitures. Mais l'éventualité de la présence d'observateurs de l'OSCE armés dans l'Est se heurte à la résistance des responsables séparatistes pro-russes des Républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk. Les observateurs de l'OSCE, actuellement non armés, sont chargés de surveiller l'est de l'Ukraine depuis le début des hostilités en avril 2014 entre les forces ukrainiennes et des rebelles qui sont, selon Kiev et les Occidentaux, soutenus militairement par la Russie, ce que Moscou dément. L'OSCE a mis en garde, le 22 décembre, contre une «montée des violences» en Ukraine à cause des combats meurtriers entre Kiev et les rebelles. L'utilisation des armes lourdes, pourtant interdites par les accords de paix de Minsk en février 2015, a par ailleurs triplé, a indiqué le chef adjoint de cette mission, Alexander Hug.