Les avertissements réitérés des habitants n'ont pas trouvé d'oreille attentive auprès des décideurs. Les familles logeant dans la base de vie de l'Entreprise nationale des détergents (ENAD), actuellement Henkel Algérie, n'entrevoient pas le bout du tunnel quant à la régularisation des chalets qu'ils occupent depuis près de trois décennies. Lesquels chalets leur ont été attribués à titre de logements de fonction, avant que l'entreprise ne se désiste en faveur des résidants. A cet effet, les requêtes répétitives transmises à l'APC il y a de nombreuses années, sont restées lettre morte. Les résidants, cadres et travailleurs actifs ou retraités, n'arrivent pas à comprendre la fuite en avant de la municipalité (de ce temps-là) concernant la régularisation de ces habitations en préfabriqué. «Le problème est gérable, d'autant plus que les maisons sont amorties et l'assiette foncière sur laquelle sont érigées lesdites cabanes est passée sous patrimoine communal en 1987», a affirmé, il y a quelque temps un cadre résidant. Les concernés attendent l'«éventualité d'une vente des terrains d'assiette sur la base d'un plan de masse de la cité qui astreint les autoconstructeurs à respecter les critères d'urbanisme en vigueur». Ils attestent avoir également adressé de nombreuses pétitions aux APC qui se sont relayées pour attirer leur attention sur la situation précaire qu'ils endurent et la dégradation avancée de leurs bungalows. «Nous sommes lassés des fausses promesses et des engagements jamais suivis d'effet», ont-ils martelé. Les pouvoirs publics ne semblent pas mesurer l'ampleur du danger de l'amiante qui menace la santé des riverains. D'autant plus que la durée de vie de ces baraques construites à base d'isolant amianté est largement consommée. Si des drames venaient à se produire, les autorités n'oseront pas dire qu'elles n'étaient pas au courant. Et de se poser la question suivante : pourquoi les conseils communaux tergiversent à engager une procédure légale de cessation de l'assiette foncière au profit des intéressés ? Les habitants de la cité des Frères Chertioua de Mila en savent quelque chose. Selon les témoignages des habitants, «10 à 12 personnes sont mortes en 20 ans des suites de cancer et d'asthme».