La Direction de la réglementation et des affaires générales précise que certains candidats ne figurent même pas sur le fichier électoral. Les élections sont devenues le moyen le plus indiqué pour se rendre compte du niveau d'instruction des politiques et de leur degré de connaissance des lois en vigueur. Les préparatifs des élections législatives ont révélé tout le mal qui ronge le personnel politique. Dans la wilaya de Boumerdès, sur les 23 listes de candidature déposées, quatre ont été rejetées dans leur intégralité, dont deux indépendantes, pour non-conformité avec la réglementation, a-t-on appris auprès de la Direction de la réglementation et des affaires générales (Drag). Il s'agit de la liste du parti El Wassit El Siyassi (Le médiateur politique) et celle du Front de la bonne gouvernance (FBG), a-t-on indiqué. Etant concernés par la collecte de signatures, les deux partis n'avaient pas présenté des dossiers complets. Mais la raison principale qui a motivé la décision de la commission électorale serait liée à la conformité des signatures recueillies. Des sources non encore confirmées parlent de la découverte de fausses signatures et d'autres qui figurent sur plus d'une liste. Ce qui est contraire aux dispositions de l'article 143 de la loi électorale. Un article qui stipule que «tout électeur inscrit sur une liste électorale ne peut accorder sa signature qu'à un seul candidat». La Drag parle aussi du rejet de 7 candidats au motif que leurs noms ne figurent même pas sur le fichier électoral. Un fait gravissime qui dénote les difficultés rencontrées par certains partis politiques pour constituer leurs listes. «C'est la moindre des choses qu'on puisse savoir quand on veut se porter candidat aux élections. Ce rejet prouve que les concernés, voire ceux qui chapeautent leurs listes n'ont pas lu ou compris les articles 3 et 92 de la loi électorale qui fixent les conditions de participation au scrutin», déduit Bachir Moussaoui, un employé dans une entreprise locale de bâtiment. Aussi, il est vrai que nul n'est censé ignorer la loi, mais le fait devient encore plus grave et inconcevable quand il est l'œuvre de quelqu'un qui aspire à devenir député. Mais les bizarreries qui caractérisent les préparatifs des prochaines élections ne se limitent pas à seulement cela. Les élections, une affaire de famille ? La Drag nous apprend qu'il y a même des listes qui contiennent plus de deux candidats ayant des liens de parenté. C'est le cas de la liste indépendante chapeautée par le député sortant Ahcène Bouzad, un entrepreneur très réputé dans la région. Ce dernier, qui aspire passer encore cinq ans à l'APN, a mis son fils et une de ses proches sur la liste. Lui aussi semble ignorer la loi électorale votée par l'Assemblée dont il est le président du groupe des indépendants. Selon l'article 77 de la loi organique «ne peuvent être inscrits sur une même liste de candidats, plus de deux membres d'une même famille, parents ou alliés au deuxième degré». Lors des élections locales de 2012, c'est l'ex-sénateur du RND, Boualem Dramchini, et actuel tête de liste de son parti aux législatives, qui a prouvé son ignorance des lois. Le concerné s'était présenté pour devenir président de l'APW bien avant l'expiration de son mandat de sénateur. «Son dossier a été rejeté pour incompatibilité du mandat.» Cette fois, l'écueil des signatures et la chasse aux candidats ont levé le voile sur des pratiques qu'on croyait révolues. En plus des listes où on trouve des candidats ainsi que leurs femmes, on a appris que certaines contiennent plus de femmes que d'hommes. Les trois premières places de la liste du Parti de l'équité et de la proclamation (PEP) sont occupées par des femmes. Placée en pole position, Naima Salhi vient de prouver le contraire de ce qu'elle avançait dans ses discours. Cette femme qui milite pour la polygamie a «divorcé» les hommes de sa liste. Il est à noter enfin que les postulants dont les candidatures ont été rejetées par l'administration ont le droit de présenter des recours auprès de la chambre administrative, qui doit statuer sur leurs cas dans un délai de 5 jours. Les listes définitives de candidatures seront validées le 26 du mois en cours.