Une attaque terroriste visant, dimanche, des étrangers dans un campement près de Bamako a fait cinq morts, dont une Franco-Gabonaise. Le nombre total des auteurs de ce premier attentat anti-occidental depuis plus d'un an dans la capitale malienne n'a pas été précisé. Le ministre malien de la Sécurité, le général Salif Traoré, a néanmoins affirmé que quatre d'entre eux avaient été tués. La même source ajoute que cinq suspects ont été arrêtés. «Quatre assaillants ont été tués et cinq autres faits prisonniers. C'est le nouveau bilan», a assuré le ministre à la presse. Il a ajouté que ses services ont «pu extraire ou exfiltrer près de 36 clients ou travailleurs du campement». Parmi ces personnes, figurent notamment 14 Maliens, 13 Français, 2 Espagnols, 2 Néerlandais et 2 Egyptiens. L'attaque terroriste a visé le campement Kangaba, un vaste «ecolodge» et site de détente situé à la périphérie de Bamako prisé des expatriés et fondé par un Français. Cette cible rappelle les attaques menées par les groupes terroristes du Sahel ces dernières années contre des structures hôtelières, notamment la station balnéaire ivoirienne de Grand Bassam (mars 2016, 19 morts, dont 8 étrangers). Par ailleurs, dans le nord du pays, une attaque hier contre un poste de l'armée à Bamba a fait un tué et deux blessés parmi les soldats, ainsi qu'un mort chez les assaillants. Les forces spéciales maliennes ont été soutenues dans leur intervention par les militaires de l'opération française antidjihadiste «Barkhane» et de la mission de l'ONU (Minusma). «On est ensemble dans cette lutte contre le terrorisme», a déclaré la chef de la diplomatie de l'Union européenne (UE), Federica Mogherini, au début d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE à Luxembourg, rappelant sa visite à Bamako au début du mois. Le dernier acte terroriste visant des Occidentaux à Bamako remonte à mars 2016, contre un hôtel abritant l'EUTM Mali. Un assaillant avait été tué. Le 9 juin, l'ambassade des Etats-Unis avait publié une consigne de sécurité à l'intention des citoyens américains les informant d'une «menace d'attaques accrue» à Bamako dans les lieux fréquentés par les Occidentaux. Le Mali est sous état d'urgence, quasiment sans interruption depuis l'attentat contre l'hôtel Radisson Blu de Bamako le 20 novembre 2015, qui avait fait 20 morts, outre ses deux auteurs.