Les intérêts politiques de certaines parties, à leur tête la France» bloquent l'action du Conseil de sécurité et entravent le règlement pacifique du conflit au Sahara occidental, a affirmé M'hamed Kheddad, membre du secrétariat national du Front Polisario et coordonnateur sahraoui avec la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), cité hier par l'APS. Intervenant lors d'une conférence sur le rôle de la Grande Canarie dans le contrôle des richesses sahraouies spoliées, il a fustigé «le soutien français inconditionnel au régime marocain», rappelant l'arsenal de résolutions et de décisions portant sur la question sahraouie promulgué par l'Assemblée générale de l'ONU, la commission de décolonisation et le Conseil de sécurité. Par ailleurs, le responsable sahraoui a indiqué que la Minurso «n'a pas avancé d'un pas», depuis sa création en 1991, en ce qui concerne la réalisation des objectifs pour lesquelles elle a été créée, ajoutant que «les violations des droits de l'homme dans les territoires occupés et le tarissement des ressources naturelles sont commis au vu et au su de tous, dans l'inertie totale». Evoquant les mesures d'escalade prises dernièrement par le Maroc, le responsable sahraoui a dit qu'elles «éveillent en lui un sentiment d'amertume et de désespoir», rappelant que «l'occupation marocaine opte toujours pour la politique de la fuite en avant à chaque fois qu'elle essuie un échec au niveau international», notamment en déclenchant la crise de Guerguerat, qui a failli déclencher une guerre crise qui intervient après que les espoirs du Maroc d'exclure la République sahraouie de l'Union africaine (UA) soient partis en fumée et l'annulation de l'annexion des eaux territoriales sahraouies aux eaux marocaines, dans l'arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) prévoyant que l'accord de libre-échange UE-Maroc n'est pas applicable au Sahara occidental. «L'arrêt qui stipule clairement que l'accord en question n'était pas applicable au territoire du Sahara occidental, qui est une partie à part entière, est une affirmation franche que le Maroc n'a aucune souveraineté sur le Sahara occidental», a-t-il affirmé, relevant que les tentatives visant à contourner l'arrêt de la CJUE «sont vaines car elles ne reposent sur aucun fondement ou règle juridique et que la présence du Maroc au Sahara occidental ne peut être qualifiée que d'occupation illégale». A cet effet, le responsable sahraoui a appelé toutes les sociétés européennes à cesser les activités économiques illégales au Sahara occidental. Le Conseil municipal de la Grande Canarie, et à sa tête les groupes politiques de Nouvelles Canaries et du Parti socialiste (PSOE), a rejeté au cours de sa séance plénière tenue vendredi la décision du Maroc de délimiter sa frontière maritime devant les îles Canaries en intégrant les eaux du Sahara occidental. Dans sa motion, le Conseil de la Grande Canarie a déclaré que le gouvernement du Maroc enfreint gravement le droit international puisque les eaux territoriales du Sahara occidental ne relèvent pas de sa souveraineté, car il est considéré comme un territoire non autonome, occupé illégalement par le Maroc.