Les commissions des œuvres sociales tous secteurs confondus- sont en passe d'être reconnues comme entités à part entière dans la gestion des carrières professionnelles et du statut social de certaines gens, liées de près ou de loin à ses gestionnaires, devenus des groupes inamovibles et opulents. Dans le secteur industriel, la gestion des fonds des œuvres sociales fut dominée, deux longues décennies par un groupe ayant comme chef de file un syndicaliste déchu de l'Union de wilaya de Souk-Ahras. «Au complexe des peintures, l'argent fut longtemps distribué au gré des liens familiaux et des accointances mercantiles par un ex-membre de l'UGTA qui usait de sa position pour faire pression sur les cadres gestionnaires de l'époque», a déclaré un employé a de l'UPSA. Le même syndicat perpétue ces procédés avec sa nouvelle composante avec plus de cupidité et moins d'agressivité à l'égard des travailleurs. Des membres des commissions des œuvres sociales des secteurs des postes et des télécommunications, de la santé, de la SNTF et autres ont tous été témoins de tentatives de puiser dans lesdits fonds pour justifier des dépenses de la tutelle syndicale. «On nous demande parfois de débloquer des sommes d'argent sous d'autres intitulés pour couvrir les dépenses des congrès, des réunions fictives voire des situations douteuses». À noter qu'une commission composée de cadres syndicaux a été désignée pour mener une enquête contre l'auteur principal de ces actes. Voici le témoignage d'un membre de ladite commission d'enquête qui regroupait un cadre des impôts, un banquier, un employé des collectivités et un cheminot: «Après avoir relevé des anomalies passibles de poursuites judiciaires chez un membre de l'Union de wilaya, un membre influent de la commission en question a étouffé l'affaire pour des raisons inavouées». Même dans le secteur de l'éducation où les syndicats autonomes ont fait leur entrée l'on est encore loin de la satisfaction. «Un vice-président ne cache aucunement l'ambition d'user des fonds des travailleurs du secteur pour assurer présents, dividendes et voyages à l'étranger dans l'illégalité», a reconnu une source proche de la commission de wilaya. Le secteur de l'enseignement supérieur n'en est pas mieux loti. C'est surtout sous l'influence de leur section syndicale et que la commission des œuvres sociales résume toutes ses activités aux demandes des logements, sans plus. Aucune enquête n'a concerné les œuvres sociales d'un quelconque secteur.