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Modèle libéral et mutations du contexte mondial
Où en est le nouvel ordre économique international ?
Publié dans El Watan le 11 - 12 - 2006

La disparition du bloc de l'Est, consacrée par la chute du mur de Berlin, a-t-elle mis fin à la revendication d'un nouvel ordre économique international ? Où en est le tiers-monde, où en sont les non-alignés ? Le dialogue Nord - Sud est-il toujours en cours ? En 2006, s'interroger ainsi fait-il de nous des nostalgiques de la revendication égalitaire qui a imprégné le cours politique et diplomatique mondial après 1945. L'idéologie de la contestation des termes de l'échange inégal a-t-elle disparu, pourquoi et au bénéfice de qui ?
Le triomphe de l'idéologie libérale dans l'évolution du contexte politique et économique international au cours des deux dernières décennies a modifié en profondeur les rapports NORD - SUD en imposant le modèle libéral comme choix unique. A-t-on pour autant régler les questions de développement des peuples du tiers-monde, du quart-monde et des PMA (Pays les moins avancés) dont les flux migratoires menaceraient la cohésion des Etats du Nord. Un "nouvel ordre économique international" consistant à transférer une part de la richesse des pays développés aux pays en voie de développement par des traités d'aide au développement (0,7% à 1% de leur PNB ) et de commerce, a été revendiqué pour la première fois au Sommet des non-alignés d'Alger (septembre 1973), et dès lors désigné par ses initiales NOEI. En mai 1974, l'Assemblée générale des Nations Unies a proclamé à l'unanimité la nécessité d'un "programme d'action en faveur d'un nouvel ordre économique international". Les pays du Sud revendiquèrent un partage du pouvoir au sein des organisations internationales, dominées par les pays riches, principaux contributeurs. Surtout, ils réclamèrent une politique volontariste de redistribution des ressources : puisque la croissance économique ne profitait pas à tous, mais qu'au contraire les inégalités entre pays et entre groupes au sein d'un pays se creusaient, il s'agissait d'instaurer des mécanismes de compensation. Au début des années 1970, le dialogue Nord-Sud tourna à l'affrontement politique accentuant la guerre froide entre blocs. En 1971, ils obtinrent la mise en place d'un système généralisé de préférences (SPG), conforme aux recommandations de la CNUCED mais faisant entorse à deux principes fondamentaux du GATT (OMC aujourd'hui) :
le principe de non-discrimination ;
le principe de traitement réciproque. Les produits originaires des pays en voie de développement pouvaient faire l'objet d'un traitement tarifaire préférentiel, laissé toutefois à la discrétion des pays développés. Le premier choc pétrolier, qui pouvait apparaître comme un avertissement du Sud au Nord, ébranla le système international en 1973 et accrut les tensions entre pays riches et pays en voie de développement. Le débat sur le NOEI domina la décennie, mais les avancées concrètes ne furent guère nombreuses. Si la Communauté européenne instaura en faveur des pays de l'ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) un système original et coûteux de compensation des pertes à l'exportation, garantissant un prix minimal des produits de base, le cours de ceux-ci était toujours fixé par l'offre et la demande. Les pays en voie de développement demeuraient marginalisés dans le commerce international. Pourtant, 85 % des ressources de l'Organisation des Nations Unies (ONU) étaient consacrés aux programmes de développement au début des années 1980.
Redéfinition des rapports NORD - SUD
Les institutions financières, la BIRD (communément appelée Banque mondiale) et le FMI jouèrent un rôle prépondérant dans la définition des politiques de développement, supplantant les organismes de l'ONU à partir de 1982, date à laquelle la crise de la dette internationale des pays en voie de développement a été déclenchée par le Mexique. Les ressources dont ceux-ci disposent pour la mise en œuvre de programmes de développement n'ont d'ailleurs cessé de diminuer : les Etats-Unis se sont retirés d'un certain nombre d'instances et, depuis le début des années 1990, plus de la moitié des ressources de l'ONU sont affectées à l'aide d'urgence et aux opérations de maintien de la paix. La disparition de la bipolarité (EST-OUEST) a contribué également à affaiblir la position du Sud sur la scène internationale : les pays en voie de développement ne peuvent plus jouer sur la rivalité entre les blocs, et un certain transfert de solidarité s'est opéré en faveur des anciens pays de l'Est européen. Face à un Nord en recomposition, où s'accroît l'intégration économique et politique, le Sud apparaît de plus en plus divisé (nécessité de réfléchir à de nouvelles formes d'organisation et de revendication au-delà de l'altermondialisme qui n'est pas le propre des Etats du Sud mais de la société civile internationale). L'émergence d'enjeux planétaires transcendant la division entre Nord et Sud rend paradoxalement plus flagrante la fracture (dont la fracture numérique issue des technologies de l'information et de la communication) entre les deux parties du monde : les négociations sur le commerce mondial comme les conférences internationales sur l'environnement ou les questions démographiques révèlent des positions souvent incompatibles entre pays développés et pays en voie de développement. Lors de la conférence de Rio sur l'environnement (ou Sommet de la Terre), en juin 1992, le débat sur le développement durable et la protection de la planète a mis en lumière un déséquilibre flagrant dans l'accès aux ressources naturelles. Malgré l'obtention du principe d'une contrepartie financière pour l'exploitation par les pays industrialisés des ressources qu'ils n'ont pas les moyens de valoriser eux-mêmes, les pays du Sud interprètent la volonté des pays du Nord d'édicter des normes pour une croissance économique respectueuse de l'environnement comme une nouvelle ingérence dans la conduite des politiques économiques nationales et comme un frein posé à leur industrialisation (manifestée à la Conférence de Kyoto en décembre 1997, entré en vigueur en février 2005, sans les USA premier pollueur mondial). Le développement durable, entendu comme le recours aux industries et technologies non polluantes, coûte cher et profite aux pays du Nord qui possèdent seuls les brevets industriels et les certifications technologiques.
FMI / Banque mondiale : Un rôle controversé
Il est fréquemment reproché à la Banque de promouvoir une stricte orthodoxie économique se rattachant aux principes du seul libéralisme, et d'imposer de trop brutales transitions vers l'économie de marché. Au cours des dernières années, la BIRD a fait l'objet de vives critiques liées à ce qui apparaît comme un manque d'efficacité de son action en faveur du développement économique dont les conséquences sociales et environnementales sont insoutenables pour les pays du tiers-monde. Dans tous les cas, le rôle de la Banque dans le développement économique a largement décru au profit de capitaux privés investis dans des projets rentables au sein des pays en voie de développement. En fait, il apparaît que, pour des raisons de solvabilité, son action a tendance à se concentrer en direction des pays à revenus intermédiaires, comme l'Inde, la Chine, le Mexique, et le Brésil . Si le poids de l'endettement continue de jouer son rôle de goulet d'étranglement, les crises de change qui se succèdent durant la période 90-2000 sont d'une nature quelque peu différente. Certaines ont concerné les pays industrialisés (notamment l'Europe en 1992 et 1993 avec la crise du Système monétaire européen), mais elles frappent surtout les pays émergents : le Mexique en 1994, plusieurs pays asiatiques en 1997, la Russie en 1998, le Brésil l'année suivante et l'Argentine en 2001. A chaque fois, un scénario quasi identique se produit : un mouvement spéculatif sur telle ou telle devise aboutit à une forte dépréciation de sa valeur, laquelle provoque une fuite des capitaux qui entraîne un déficit de la balance des paiements. Le pays qui en est victime sollicite alors l'intervention du FMI qui, en contrepartie des crédits qu'il alloue, exige de l'Etat en question des "ajustements". En dépit de concours financiers importants (le Mexique s'est vu attribuer un prêt de 17,8 milliards de dollars en 1994, le continent asiatique a reçu en l'espace de deux ans plus de 36 milliards de dollars de crédits), la "conditionnalité" à la base du soutien du FMI est aujourd'hui l'objet de contestations diverses. C'est la pertinence des politiques d'ajustement qui marque la limite de l'intervention du FMI dans la gestion des crises monétaires (enjeux de la décennie 1990-2000 et de la décennie en cours). Une stricte orthodoxie en matière de finances publiques caractérise les politiques d'ajustement prônées par le FMI, laquelle s'exprime, en premier lieu, par des exigences très fortes en matière de politique budgétaire. Il s'agit, le plus souvent, d'accroître les recettes mais surtout de réduire les dépenses courantes (en réduisant les salaires ou en diminuant le volume d'emploi, train de vie de l'Etat) et de sélectionner plus sévèrement les dépenses d'investissements orientées vers des domaines d'activité à revenus en devises permettant d'assurer le service de la dette. L'action du FMI, en plaçant l'austérité monétaire et fiscale au centre des politiques d'ajustement, a contribué à amplifier les effets récessifs engendrés par un désordre boursier imputable à la seule défaillance du marché des capitaux privés. Dans cette optique, tout déséquilibre de la balance des paiements s'analyse comme le résultat d'une gestion dispendieuse, une hypothèse devenue classique. Or, en ignorant cette réalité ou du moins en minorant l'effet causal de ce type de comportement, et en imposant une conditionnalité macroéconomique très stricte, l'action du FMI ne laisse guère de place aux réflexions sur les conséquences sociales et politiques, souvent extrêmes, des politiques d'ajustement proposées. La crise argentine des années 2001-2002 reste l'illustration parfaite de ce paradoxe : démission d'un président de la République, état de quasi-faillite et des milliers de nécessiteux jetés dans les rues, alors même que l'Argentine, jusque-là financièrement soutenue, figurait sur la liste des " bons élèves " du Fonds. La réforme de l'architecture financière mondiale reste plus que jamais le défi auquel le FMI doit s'atteler ( une Banque centrale mondiale est-elle possible avec la réforme politique de l'organisation mondiale en cours ?).
L'INSERTION DANS LA THEORIE ECONOMIQUE INTERNATIONALE ET LE COMMERCE MONDIAL EST-ELLE LA VOIE DE SALUT ?
En s'interrogeant sur les fondements du commerce, sur le pourquoi des échanges, et sur l'intérêt pour les nations de commercer, Adam Smith élabore la théorie dite de l'avantage absolu dès 1776. Tout pays a intérêt à participer à l'échange s'il produit un bien ou un service à un moindre coût que ses concurrents. Si chacune des nations dispose de ce type d'avantage dans la production d'au moins un bien, elle trouve un intérêt à participer à l'échange. En cela, il applique à sa théorie du commerce celle de la division internationale du travail . David Ricardo, en dépassant la loi de Smith, établit la théorie de l'avantage comparatif. Ricardo observe que la logique de Smith se heurte rapidement à une objection : si un pays ne dispose pas d'un avantage tel qu'il le définit, il ne peut participer à l'échange mondial. Pour lui, tout pays peut participer à l'échange dès lors qu'il dispose dans un secteur productif donné du plus grand avantage absolu, ou du plus petit désavantage absolu. Cette théorie repose sur une comparaison des coûts de production entre deux pays. Ainsi cela permet à un pays d'importer un produit relativement moins cher qu'il ne coûterait à le fabriquer, et d'exporter un autre produit qu'il produit à moindre coût, et donc qu'il peut vendre plus cher à l'étranger que sur son territoire national. De cette comparaison naît le gain de l'échange. Outre cet avantage fondamental, les échanges commerciaux ont d'autres répercussions :
Sur le bien-être : l'augmentation de la production permet aux individus de consommer davantage et de bénéficier d'un choix plus étendu quant à la nature des biens consommables.
Sur le niveau d'emploi : l'accroissement de la demande nécessite une hausse de la quantité de travail nécessaire à la production.
Sur le tissu économique : en obligeant les entreprises nationales à se moderniser et à innover pour faire face à la compétition accrue suscitée par les échanges internationaux. Ces dernières années, les organisations internationales et les pays en voie de développement ont pris conscience de l'importance du commerce international dans la croissance économique locale. Mais en dénonçant l'inégalité des termes de l'échange frappée de déficit de 20 à 25 %. La tendance est à l'aggravation du fait de l'augmentation du prix des produits industriels et énergétiques, ainsi que de la baisse du prix des matières premières et des denrées alimentaires qu'ils vendent. L'importance du commerce international varie donc en fonction des pays. Certains exportent pour élargir leur marché intérieur ou pour aider certains secteurs de leur industrie. D'autres sont largement dépendants des échanges internationaux pour l'approvisionnement en biens destinés à la consommation immédiate ou pour leurs revenus en devises.
LA QUESTION DES RESTRICTIONS TARIFAIRES ET DES BARRIERES COMMERCIALES NON TARIFAIRES : BONNET BLANC ET BLANC BONNET
Les gouvernements établissent des restrictions pour protéger des secteurs fragiles de leur économie ou contrecarrer les politiques commerciales d'autres pays, l'objectif principal restant le plus souvent d'atteindre ou de stabiliser la balance commerciale à un niveau excédentaire, c'est-à-dire d'exporter plus de biens que l'on en importe. L'excédent de la balance commerciale, et mieux encore de la balance des paiements, permet à un pays d'accroître ses réserves en devises, donc de mieux contrôler les flux de monnaie nationale et la politique monétaire. Si cet objectif ne peut être réalisé par un accroissement des exportations, un pays peut tenter de limiter les importations.Pour limiter les importations on impose des tarifs douaniers, c'est-à-dire des taxes sur les importations, qui ont plusieurs effets : ils sont supportés par l'acheteur et par le consommateur, pour lequel le prix du bien se trouve renchéri. Le prix étant plus élevé, la demande du consommateur diminue et les importations se réduisent. Ils représentent un revenu supplémentaire pour les pouvoirs publics, car ils engendrent un supplément de recettes fiscales, et, enfin, une subvention pour les producteurs nationaux des biens taxés à l'importation : leur prix devient plus compétitif du fait de l'augmentation du prix du bien importé. L'OMC qui favorise la liberté de commerce et d'industrie n'a pu éliminer les règles qui s'opposent à la concurrence. En effet, au cours de ces dernières années, l'utilisation de barrières commerciales non tarifaires s'est développée, pratique qui engendre les mêmes effets sur la réglementation des échanges que les droits de douane. Elles peuvent prendre la forme de règles de sécurité (navigation aérienne, maritime, transport routier et ferroviaire) ou de santé (principe de précaution alimentaire), de codes commerciaux de conduite (quotas, subventions, déclaration d'origine et taux d'intégration etc.), de politiques fiscales nationales édictées par les gouvernements. Les subventions gouvernementales directement versées à des entreprises nationales sont également considérées comme des barrières non tarifaires car elles avantagent les entreprises aidées au détriment de celles des autres pays (pratique permise au Nord en faveur d'entreprises privées, interdite au Sud par les politiques d'ajustement). Dans le futur, l'interdépendance des économies nationales devrait continuer à s'accroître. Les économistes prévoient l'essor de trois zones commerciales majeures dans le monde : l'Union européenne, l'Alena (Accord de libre-échange nord-américain, accord économique multilatéral de libre-échange signé par le Canada, le Mexique et les Etats-Unis le 18 décembre 1992) et une zone en Asie-Pacifique. Les négociations mondiales porteront alors plus particulièrement sur la réduction des barrières commerciales entre ces différentes zones. En 1995, le commerce mondial (exportations et importations) était estimé à 5 000 milliards de dollars. Il a presque doublé à fin 2005. Les pays en développement exportateurs de pétrole ont connu une croissance des échanges considérable entre 1976 et 1982 à laquelle a succédé la crise de l'endettement du fait de l'effondrement du prix du brut en 1986. Les échanges internationaux ont continué à augmenter dans les années deux mille stimulés par une légère reprise économique dans les principaux pays industrialisés. Après une pause au début des années quatre-vingt-dix, causée par la récession en Europe et au Japon, la croissance commerciale semble reprendre malgré un surenchérissement du prix du brut qui, étrangement, n'a pas provoqué de crise économique internationale. Est-ce le prix consenti par l'Occident pour obtenir un consensus dans ce qui se passe en Irak et en Afghanistan ? Voire ce qui se passe au Liban, en Syrie, Iran et peut-être en Corée du Nord ? L'économie n'est jamais loin de la politique.
LES PAYS DU SUD FACE AUX COURS DES MONNAIES : LE GRAND DEFI D'AUJOURD'HUI POUR DES LENDEMAINS QUI CHANTENT
Le contexte monétaire des échanges internationaux a été profondément bouleversé par le passage d'un régime de taux de change fixe défini en 1944 à la conférence de Bretton Woods à un régime de change flottant (1971 suppression de la parité Or/$ par les USA) ; dans les années soixante-dix et au début des années quatre-vingt, la concurrence par les prix entre partenaires économiques est accentuée par les fluctuations des taux de change. À court terme, la dépréciation de la monnaie permet en effet de relancer les exportations tout en réduisant les importations mais, à long terme, il est beaucoup plus difficile de prévoir les effets des fluctuations monétaires sur le volume des échanges internationaux. Les tentatives pour contrebalancer l'effet de ce flottement des changes, comme par exemple le mécanisme de change européen, y sont partiellement parvenues. Pourquoi alors le dinar islamique, unité de compte de la Banque islamique de développement , regroupant 53 pays musulmans et valant " son pesant d'or " face au dollar US et l'¤ ne devienne pas l'unité de compte monétaire courant de 1.400.000.000 d'habitants de la terre projetant un vaste marché commun qui a l'avantage de l'histoire, de l'unité géographique, de la religion, de la langue et des ressources naturelles ? Une Banque centrale musulmane est-elle possible ? En vérité seule une monnaie forte et totalement convertible peut développer l'économie d'un bon nombre de pays du Sud à l'exemple du monde arabo-musulman. Il existe une variété de cours qui expriment, à un moment donné, la valeur d'une monnaie par rapport à une autre unité monétaire. Il y a un cours en continu qui résulte de l'état des transactions se déroulant sur l'ensemble des marchés financiers sur lesquels s'échangent les monnaies. Il peut être complété par un cours officiel (le fixing). Une séance est alors consacrée à la fixation d'un cours des monnaies. Lors de la clôture de la séance boursière, les cours qui se sont établis constituent la cote officielle : c'est ce cours qui sert de référence pour les opérations de change de la clientèle des banques, notamment les particuliers, qui n'interviennent pas sur les marchés financiers en qualité de cambistes. Le jeu échappe à tout le monde sauf aux spéculateurs. L'évolution du cours des monnaies peut varier également en fonction de la réalisation effective des transactions qui se règlent en devises : il se fixe alors un cours au comptant et un cours à terme. Ce dernier permet de se prémunir contre les variations des taux de change, car il autorise à fixer pour aujourd'hui le prix d'une transaction qui sera réglée en devises à une date ultérieure. À l'inverse, ce même mécanisme est à la base des comportements spéculatifs que l'on observe en matière de fixation du cours des monnaies et qui échappent dans une large mesure aux économies vulnérables des pays du SUD qui n'arrivent pas à maîtriser les politiques de changes et monétaires en cours sur les places financières du monde développé.
L'auteur est : Universitaire


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