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Du manifeste du jeune algérien au congrès des ouvriers nord-africains de la région parisienne
A la recherche d'une voie anticoloniale
Publié dans El Watan le 07 - 11 - 2004

A la période de la résistance armée et à celle des chikayet a succédé celle de la revendication politique qui a débuté au début du XXe siècle, ou plus exactement à la veille de la Première Guerre mondiale.
C'est à cette période qu'on peut situer les débuts du mouvement revendicatif algérien, c'est-à-dire du mouvement qui, dénonçant les abus de la colonisation, réclamait pour les Algériens colonisés d'abord des droits égaux à ceux des citoyens français d'origine européenne, puis les droits démocratiques fondamentaux dans le cadre de l'autonomie ou de l'indépendance. C'est donc de cette période que date l'origine du Mouvement national algérien qui regroupe l'ensemble des partis et organisations politiques qui ont condamné le colonialisme, ont vu échouer leur programme de réformes politiques, économiques et sociales et ont fini par rejoindre l'avant-garde qui prêchait l'indépendance et par la suite la lutte armée. Le mouvement d'émancipation de la nation turque et les manifestations du Parti nationaliste égyptien annonciateurs au début du XXe siècle du réveil du monde islamique rendirent d'actualité la question des droits des populations musulmanes algériennes et donc des réformes à leur accorder. Des hommes politiques français libéraux évoquèrent la nécessité de quelques réformes timides, des journaux, comme Le Temps, publièrent de nombreux articles sur la question. Des « jeunes Algériens » envoyèrent à Paris, en juin 1912, une délégation présenter leurs vœux au gouvernement français. Ils reprenaient l'essentiel de ce qu'ils avaient exprimé comme mesures de compensation à la suite du décret du 3 février 1912 instituant la conscription militaire des indigènes algériens. Ils considéraient comme nécessaire la suppression de la prime, ne voulant pas voir leurs fils traités comme mercenaires payés pour leur service militaire mais bénéficiant de droits en compensation de l'impôt du sang. La réforme du régime répressif, une représentation sérieuse et suffisante dans les Assemblées de l'Algérie et de la métropole, la juste répartition des impôts et l'affectation équitable des ressources budgétaires entre les divers éléments de la population algérienne étaient les principales compensations effectives demandées.
Nation mixte
On accordait une grande importance aux mesures politiques : élargissement du collège électoral avec le nombre d'élus indigènes dans les Assemblées égal aux 2/5 de l'effectif. On estimait que les conseillers municipaux indigènes devaient prendre part au vote des maires et que les mandats publics devaient être incompatibles avec les fonctions de caïd et d'adjoint indigène. Et surtout on demandait que soit assurée à Paris la représentation des indigènes au Parlement français ou à un conseil élu par eux. Les anciens militaires devaient bénéficier de la citoyenneté française sans être soumis aux formalités de la demande de naturalisation. C'était là un programme des « jeunes Algériens » qui sera repris par les élus, et ce, jusqu'en 1939. Ces revendications, qui étaient assez timides et n'abordaient pas les questions nationales algériennes, firent réfléchir quelques hommes politiques français. Un ancien ministre Messimy les trouvait modestes et proposait en plus une plus juste loi forestière, l'égalité fiscale, une plus grande participation à la gestion des communes, une présentation plus importante dans les Assemblées locales... En novembre 1912, quelques députés formèrent un groupe parlementaire d'« étude des questions indigènes » devant préparer les réformes souhaitées. Plusieurs journaux estimèrent nécessaire l'octroi de réformes en compensation de l'impôt du sang accepté par les indigènes. Certains de ces libéraux français étaient plus audacieux. Charles Gide alla jusqu'à écrire que la présence française serait impossible sans la création d'une « nation algérienne mixte franco-indigène ». Les journaux d'Algérie et même une certaine presse en France restaient hostiles à toute politique libérale en faveur des indigènes allant jusqu'à parler à propos des libéraux français de « Messieurs les arabophiles » et de « débordements des arabo-fous ». Ce programme de réformes a été dès ses premières publications contesté par certains milieux algériens qui le trouvaient trop timide. Le journal El Hack n'acceptait pas le principe du service militaire. D'autres, comme La revue du Maghreb, évoquaient le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. L'émir Khaled fit une critique très violente du colonialisme et rappela la lutte de son grand-père Abdelkader pour l'Indépendance. Le Manifeste des « jeunes Algériens » a relancé la discussion sur le problème politique algérien. Il a interpellé l'élite musulmane algérienne, l'administration et l'opinion française. Du côté français, une minorité a estimé qu'il faut songer à des réformes pour rendre permanente la présence française, alors que la majorité, craignant les dangers d'un nationalisme antifrançais, optait pour le maintien de l'indigénat et des pouvoirs disciplinaires.
Revendications sociales
Du côté musulman, on voit nettement émerger un mouvement réformiste acceptant, du moins officiellement, le cadre légal français, mais condamnant les abus du colonialisme et demandant à jouir de tous les droits des citoyens français. Seuls quelques individus faisaient allusion au droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et à la thèse de l'indépendance. De timides réformes en 1914-1919 furent jugées insuffisantes par les « jeunes Algériens », car n'ayant pas fait des Algériens des citoyens français et n'ayant naturellement pas tenu compte des avertissements du mouvement insurrectionnel de 1919 dans les Aurès et des publications à l'étranger en faveur du nationalisme et de l'indépendance algérienne. Le programme de réformes élaboré par les « jeunes Algériens » sera reprécisé et complété par des travailleurs réunis au cours d'une réunion des ouvriers nords-africains tenue à Paris en 1924. On souligna l'importance des revendications sociales, la nécessité de soutenir l'action des syndicats unitaires pour abattre le capitalisme. Hadi Ali Abdelkader, qui devait jouer un rôle important dans la fondation de l'Etoile nord-africaine (ENA), dénonça « le siècle de spoliation et d'oppression » vécu par l'Algérie et demanda aux travailleurs de militer dans les syndicats afin de défendre leurs droits économiques et politiques. Doriot, député communiste de Paris, salua la victoire du peuple marocain sur les impérialistes espagnols et conclut son intervention par « vive l'indépendance du Maroc ». La question nationale des pays nord-africains était politiquement et publiquement abordée par des organisations ouvrières. Elle le sera davantage en 1925 avec la lettre des militants communistes indigènes de Relizane au président Herriot qui, après avoir décrit « les conséquences du néfaste et inhumain indigénat » et la misère de leur peuple, admirèrent le combat de Abdelkrim, des Egyptiens et des Hindous. Et avec la fondation de l'Etoile nord-africaine en 1926 qui, après avoir défendu un programme de réformes immédiates analogue à celui des « jeunes Algériens », réclama dès l'année suivante l'indépendance de l'Algérie. Ainsi, au cours de cette période, sont nées les tendances politiques - mouvements réformiste, communiste et indépendantiste - de ce qu'on a appelé le Mouvement national algérien.
M. K.


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