Une étape cruciale pour l'intégration africaine    Des stratégies d'adaptation et le retour à la confiance    Mise au point de Sonelgaz    Les «informations» qui n'en sont pas    Al Qods : Des dizaines de colons sionistes profanent Al-Aqsa sous protection militaire    CHAN-2024 Les Barea vont jouer leur toute 1re finale face aux Lions de l'Atlas    Transferts : L'Algérien Kouceila Boualia rejoint l'ES Tunis jusqu'à 2029    La mise en oeuvre    Des tentatives d'introduction de plus de 3 qx de kif traité mises en échec    La déperdition de l'eau potable dans la nature se pose toujours    M. Rebiga rend visite au moudjahid Rabah Zerari dit Commandant Azzedine pour s'enquérir de son état de santé    Ouverture de la première édition    Inscription de la vieille ville de Miliana    Imlloul (entraîneur EN volley) : «Le stage en Pologne nous sera très bénéfique»    Ain Defla : Rebiga inspecte plusieurs projets relevant du secteur des moudjahidine    Foot/ Mondial-2026 (Qualif's/ 5e et 6e journées/ Gr.G) Algérie : la FAF dévoile les arbitres du Botswana et de la Guinée    Djelfa: Hamlaoui organise une rencontre avec les acteurs de la société civile    Ghaza: quatorze membres du Conseil de sécurité "préoccupés" par l'usage de famine comme arme de guerre    Journalistes assassinés à Ghaza : la Ligue arabe demande une enquête internationale indépendante    Lancement de la 7e édition de la campagne de nettoiement d'Alger    Zerrouki rencontre les représentants de la Fédération nationale des travailleurs de la poste et des télécommunications    La 10e édition du SIPA organisé du 6 au 9 novembre prochain à Oran    Boughali et Nasri passent en revue les moyens d'améliorer l'efficacité parlementaire et de renforcer les mécanismes d'action commune    Cyclisme/Tour de Kurpie: victoire au sprint de l'Algérien Yacine Hamza    Batna : décès du moudjahid M'barek Bouder    Une colonie de vacances dédiée aux meilleurs élèves de la langue amazighe à partir de jeudi à Bejaïa    Athlétisme/Championnats arabes U18 : l'Algérie bonifie sa moisson de quatre médailles d'argent    Près de 124 milliards de centimes en monnaie nationale et plus d'un million d'euros saisis à Oran    Air Algérie: des perturbations de vols en raison de "contraintes opérationnelles"    Blida: la PC poursuit ses efforts pour éteindre l'incendie de la forêt de Chréa    Agression sioniste contre Ghaza: le bilan s'élève à 62.895 martyrs    Pôle pénal national économique et financier: 9 individus placés en détention provisoire pour blanchiment d'argent en bande criminelle organisée    Des dizaines de milliers de personnes déplacées    D'importantes décisions dans le secteur des Transports à l'issue d'une réunion présidée par le président de la République    Décès du journaliste et artiste Khaled Louma la DG de la communication à la Présidence de la République présente ses condoléances    Fayçal Bousedraya élu nouveau président du Mouvement El Islah    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Quel avenir pour tamazight ?
Publié dans El Watan le 01 - 12 - 2004

Le tort qu'a causé l'école algérienne à la langue amazighe est incalculable. La télévision et les organismes culturels de l'Etat ont fait le reste. Ils avaient sciemment pris le relais, parachevant une entreprise destructrice, politiquement programmée.
C'est une situation incontestablement dramatique dans la mesure où le recul dans l'usage de tamazight, dans les 40 ans d'indépendance, dépasse de loin la cadence d'arabisation enclenchée durant les 4 derniers siècles. En 1844, les Algériens parlaient leur langue maternelle dans une proportion de 65 à 70 %. En 2003, l'utilisation de la langue amazighe dans l'Est algérien par exemple disparaissait des rues de Batna et, plus grave, s'estompait aussi dans les foyers, alors que juste en 1975, dans cette même ville, comme à Khenchela, Aïn Beïda, Aïn M'lila et Biskra, l'usage de tamazight dans ces zones était complètement prépondérant. Cela dit, les Algériens ne se sont jamais libérés du cycle de la « désamazighation » de leur pays, lequel avait redoublé d'intensité dès l'indépendance du pays. Pour rappel, le gouvernement de Ben Bella était le premier à avoir ouvert le feu contre la langue originale des Algériens, suivi ensuite par toute la caste qui hérita, sur 40 ans... et l'Etat et les symboles. Comme si les gouvernements successifs de l'Algérie avaient voulu reprendre pour leur compte la « déberbérisation » historique apparue lors de la création des petites entités dites douailate el islamia, une des premières causes du tronçonnage linguistique du pays. Il faut dire par ailleurs que, globalement, l'antiamazighisme (au sens de l'anti-langue) puise aussi ses sources dans tout ce qu'avaient engendré comme conséquences les descriptions fantaisistes employées par l'Orient arabe à l'égard de l'élément berbère. Reste à souligner qu'aujourd'hui, et après une aventure tumultueuse de ce tout maternel, il n'est guère difficile d'identifier l'autre grande source de la problématique qu'est la télévision nationale. En somme, le destin sarcastique qu'avait réservé cette boîte à l'amazighité relève du pur crime, d'un acte contre nature et d'une perversion abominable. Ainsi, il n'est pas moins vrai d'affirmer que la situation dans laquelle se trouve la mauvaise prise en charge de tamazight a fait en sorte que cette langue utilisée, il y a 600 ans, dans un territoire de la taille d'un sous-continent, vient, hélas ! de s'inscrire dans le rétrécissement du champ linguistique qui frappe le monde actuellement. L'Unesco estime que toutes les deux semaines, il y a mort d'une langue parlée dans la planète. C'est un drame puisqu'il s'agit d'une perte d'acquis de civilisation, une perte qui, selon les prévisions, portera sur la disparition de 5500 à 6000 langues parlées, d'ici 2100, exactement au même titre que le latin et le grec ancien. L'Unesco qualifie la situation de « massacre » qui menace sérieusement le devenir de l'humanité. Les langues peuvent révéler des trésors culturels, historiques et même biologiques dont leurs locuteurs ont seuls le secret. Mais les partisans du mouvement assimilationniste mondial voient l'horizon d'une autre manière. Pour eux, tout cela veut dire : plus de gens sur la planète capables de se parler et de se comprendre. Un chroniqueur de la National Review, John J. Miller, abonde dans le même sens en voyant mal comment les 820 langues parlées de la Papouasie puissent considérer un modèle auquel les autres civilisations peuvent se plier.

Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.