A l'occasion de l'ouverture officielle, jeudi dernier, de la 63ème édition du Festival de Cannes, et sautant sur la polémique enflée autour de son film Hors La loi, le réalisateur franco-algérien Rachid Bouchareb a appelé, au calme en souhaitant que les désaccords suscités par son film s'expriment "dans la sérénité". Dans une déclaration faite à Los Angeles aux Etats-Unis, reprise par la presse mondiale, le réalisateur d' «Indigènes» a ajouté : «Depuis trois semaines, une polémique précède la présentation à Cannes de mon film ‘'Hors La Loi'', alors que ceux qui participent à cette polémique n'ont pas vu le film". Dans ce cadre, Rachid Bouchareb rappelle deux choses : «Hors la loi» est un film de fiction, une saga qui raconte l'histoire de trois frères algériens et de leur mère sur une période de plus de trente-cinq ans, du milieu des années trente à l'indépendance de l'Algérie en 1962". Précise le cinéaste. Et de poursuivre : "Il faut qu'il soit possible que le cinéma aborde tous les sujets". Le réalisateur dont le long métrage sera dévoilé le 21 mai à Cannes, concourt pour la Palme d'or sous la bannière de l'Algérie, et sortira en salle le 22 septembre. Écartant d'un revers de main son intention de faire un film d'histoire, M. Bouchareb insiste : "Je le fais en cinéaste, avec ma sensibilité, sans obliger quiconque à la partager. Après les projections, il sera temps que le débat public se déroule". Il rappelle qu'il reste attaché à la liberté d'expression, et qu'à ses yeux, il paraît normal que certains puissent être en désaccord avec son film. Pour autant, il souhaite que ce désaccord s'exprime dans un cadre pacifique et dans la sérénité du débat d'idées", "Pour le monde entier, la France est une terre de liberté et je suis particulièrement fier d'y montrer mon film, dans le plus prestigieux des festivals. Je souhaite que cette projection se fasse dans le respect mutuel et dans un climat serein", conclut-il. Il faut rappeler, que "Hors-la-loi" a été accusé de "falsifier l'histoire" par l'extrême droite, des associations de harkis, d'anciens combattants et de pieds-noirs, ainsi que par le député UMP des Alpes-Maritimes, Lionnel Luca. Douze intellectuels dont sept historiens ont dénoncé de leur côté un "retour en force de la bonne conscience coloniale", tandis que la Ligue des droits de l'Homme française (LDH) s'insurgeait contre les "pressions" exercées sur les financeurs du film et le festival.