La commission africaine des droits de l'Homme et des peuples (CADHP), conduite par sa présidente, Mme Dupe Atoki, devrait se déplacer dans les camps des réfugiés sahraouis pour s'enquérir de la situation humanitaire. C'est ce qui ressort de la rencontre qui a eu lieu, hier au siège du Croissant-Rouge algérien. « La rencontre a été très fructueuse. Elle a permis d'éclairer les membres et les acteurs de la mission humanitaire, pour bien mener la mission dans les camps des réfugiés sahraouis et pour voir de près la réalité », a indiqué Mahrez Lamari, président du Comité algérien de solidarité avec le peuple sahraoui. Selon M. Lamari, la visite de la délégation de la CADHP intervient dans une conjoncture « très importante », à quelques jours de la réunion, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, de la quatrième commission sur la décolonisation. Il a ajouté que l'organisation onusienne est appelée à « assumer ses responsabilités » pour amener le Maroc à « se soumettre à la légalité internationale » en vue de permettre au peuple sahraoui de « jouir de son droit à l'autodétermination ». De son côté, Mme Atoki a indiqué que sa mission « est de s'informer sur la situation des droits de l'Homme » dans « les territoires sahraouis occupés » et « les camps des réfugiés sahraouis ». Une visite de telle envergure est plus que nécessaire surtout lorsqu'on apprend que la crise économique, qui affecte l'ensemble des pays occidentaux, a eu un effet négatif sur les Sahraouis qui ne comptent que sur les aides humanitaires. « En raison de cette crise économique, les aides en provenance des pays européens ont été réduits de 50% », avait précisé Mustapha Sayed, ministre d'Etat auprès de la Présidence sahraouie, en mai dernier. En marge de la rencontre, le SG du Croissant-Rouge algérien, Lahcène Bouchakour, a parlé des réfugiés maliens qui se trouvent en Algérie au niveau de la frontière algéro-malienne. « Le CRA a pris en charge près de 1 000 familles éparpillées sur trois camps de toile, à Timiaouine, Bordj Badji Mokhtar et celui des frontières, au début de la crise ». Ajoutant : « Après le retour de plusieurs familles, il n'en reste que 340 qui occupent le camp de Timiaouine », tout en précisant que « l'Algérie a pris en charge tous les ressortissants maliens ayant fui la guerre et la misère ».