Saïd Djabir Guerni, champion olympique du 800 mètres, a vécu hier une expérience unique. Celui qui a foulé les grandes pistes, a peiné pour faire 3 km sur une chaise roulante. Il voulait, comme certains grands sportifs dans d'autres disciplines, partager un grand moment de solidarité avec les handicapés moteurs. En effet, El Kettani a vécu hier une matinée mémorable. Handicapés sur chaise roulante et personnes valides, environ une soixantaine, ont couru de la rue Mohamed Seghir Saâdaoui (BEO) jusqu'au square Sophia (Grande Poste). C'est sous le slogan « Un moment d'handicap sur un fauteuil roulant » que l'association El Amel des personnes ayant des besoins spécifiques, présidée par Hiziya Rezig en collaboration avec la Direction de la jeunesse et des sports (MJS), et sous le haut patronage de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), a organisé ce semi-marathon juste pour montrer les difficultés que rencontre quotidiennement cette frange. Effectivement avant le top départ, Saïd Djabir Guerni a déclaré : « Ma présence signifie que tout le monde doit prendre conscience des souffrances dans la mobilité des handicapés. » A l'arrivée, ce champion est classé dernier. Il a peiné à courir sur un fauteuil roulant. Il confie : « Maintenant je ressens ce que subit l'handicapé quotidiennement. Tout le long de ce trajet, je n'ai pas cessé de penser comment l'handicapé s'en sort lorsqu'il y a un trottoir haut, lorsqu'il est devant une montée ou une pente... » Il ajoutera : « Tout le monde doit remercier Dieu pour ce qu'il nous a donné. » Pour Hizia Rezig, « ce semi-marathon est un succès puisqu'il a concerné les valides et les non valides. En plus, c'est un moment fort et symbolique. Le but recherché est la symbiose et une solidarité entre nous tous et pour que les citoyens, qui étaient nombreux sur les trottoirs, ne fassent pas la différence ». Même de simples citoyens ont mis la main à la pâte en poussant les « valides » dans la bonne humeur. A l'arrivée, tout le monde a eu sa coupe de participation. Des ballons de baudruche aux couleurs nationales ont été lâchés sous les youyous stridents des mamans venues en force admirer la « performance » des valides et des invalides.