La majorité des citoyens, interrogés lors de notre randonnée dans quelques centres de vote, assurent qu'ils comptent utiliser pleinement leur droit pour ne pas laisser s'échapper cette inestimable occasion de dire leur mot. Deux années, donc, après les élections législatives, les Oranais, dont le nombre d'électeurs dépasse le million quatre-vingt mille, dont 9.502 nouveaux inscrits, ont été appelés à renouer avec le scrutin. « Que cette journée soit une fête pour nous », assurent nos interlocuteurs. Les 2.173 bureaux relevant des 272 centres de vote ont ouvert tout naturellement leurs portes, comme prévu, à 8h. La nouveauté pour cette année dans la wilaya d'Oran aura été la création de 24 bureaux dans 3 nouveaux centres. Cet ajout a été motivé par la naissance de nouvelles cités, notamment à l'est de la ville. 13.000 encadreurs ont été mobilisés pour le déroulement, dans de bonnes conditions, de l'élection présidentielle. Rencontrée devant le centre numéro 10 de haï Essabah, Sabrina, jeune Oranaise, nous a assuré qu'elle a toujours voté, depuis 1999 : « Je ne me suis jamais dérobée à mon devoir. Et cette année encore moins pour la simple raison que ce scrutin est réellement historique. Je souhaite que le vote continue de se dérouler, comme à l'accoutumée, dans de bonnes conditions dans toutes les villes et villages d'Algérie ». Ammi Larbi, lui, rencontré à Es-Sénia, au centre numéro 3, installé à l'école « El Moutaqbal », assure qu'il vient de glisser son bulletin dans l'urne : « Comme vous le voyez, toutes les conditions sont réunies pour nous faciliter la tâche, dans une grande transparence ». Jusqu'à 13h30, le taux de participation relevé à l'échelle de la wilaya a atteint 6,78%. 14,90% a été le taux le plus élevé relevé à Hassi Ben Okba. Le plus bas (2%) a concerné Sidi Chahmi. Mais cela ne veut pas dire que les Oranais ne vont pas voter car ils nous ont habitué, grasse matinée oblige, au fait que c'est en fin d'après-midi qu'ils se dirigent en masse vers les bureaux. C'est, en tout cas, ce que pense le chef du centre d'Es-Seddikia qui ajoute : « Ici, tout se déroule le plus normalement du monde. Et tous les représentants des candidats sont présents pour superviser le déroulement du scrutin »... « Aucun incident n'a été relevé », assure pour sa part le wali d'Oran, qui a annoncé la participation de 10 observateurs de l'Union africaine et de la Ligue arabe : « Ils ont toute latitude de faire leur travail de supervision. Ils se déplacent en toute liberté. Pour notre part, nous leur avons assuré tous les moyens logistiques, pour leur déplacement, selon leurs vœux ». Les citoyens d'Oran ont voulu faire de ce jeudi « un grand événement qui mérite d'être couronné par une grande fête un peu partout dans les coins de la ville ». C'est, surtout, l'opinion de cette vieille femme rencontrée à Sidi El Houari qui assure que « les Oranais rejettent en bloc toute forme de violence. Le seul moyen de garantir une élection propre, c'est la participation. Nous avons besoin de stabilité et de tranquillité », conclut-elle avec le sourire.