Zahouania n'est plus à présenter. L'esprit de son chant est d'emblée tourné vers la rencontre. Elle a développé son propre chemin, donné à la chanson une puissance émotionnelle. Cette magie du spectacle se retrouve chez l'artiste qui conquiert littéralement le public. Le spectateur admire sa forte présence sur scène et son talent élevé. L'auteure de « Khali ya Khali », mieux que quiconque, sait communiquer ce puissant esprit créateur. Elle s'est produite récemment au chapiteau de l'hôtel Hilton à Alger dans le cadre de la 2e édition de la manifestation « Wellsound ». Nous l'avons rencontrée à cette occasion. A chaque concert animé à Alger ou ailleurs, vous réussissez à créer une ambiance fulgurante. Quel est votre secret ? Il n'y a pas de secret particulier. Lorsqu'on chante avec ses tripes, le public est forcément séduit. L'unité et l'accord sont satisfaisants. L'appréciation du public qui applaudit chaleureusement et reprend en chœur des tubes entiers en est un témoignage évident. Croire en nos potentialités, l'assiduité au travail, la passion et la modestie sont les clés de notre bonheur. Le concert de ce soir avait un goût d'inachevé. Le public était même déçu. Pourquoi n'avezvous pas prolongé le spectacle ? A vrai dire, j'étais fatiguée notamment avec Ramadhan. Je formule des excuses pour mes fans. Je tiens à remercier particulièrement ces admirateurs qui ont créé une excellente ambiance. A votre avis, comment se porte le raï en Algérie ? D'emblée, je dirais que le raï prend de l'ampleur d'une façon extraordinaire. Aujourd'hui, tout le monde vibre pour les sonorités raï. Je ne peux expliquer ce phénomène. J'encourage la nouvelle scène algérienne, notamment les jeunes chanteurs raï qui émergent comme Mohamed Benchenet. Il est talentueux. Je l'encourage pour une carrière emplie de succès. Ne pensez-vous pas tout de même que la chanson raï reste menacée ? Pas du tout. La chanson oranaise se porte bien grâce aux artistes qui activent pour sa sauvegarde. Je pense que chaque style de musique a son propre public. La chanson raï n'est pas menacée. Comment évoluez-vous avec la mode de la musique actuelle ? Il est vrai que j'effectue ces dernières années des duos avec de jeunes rappeurs algériens établis à l'étranger. C'est une expérience enrichissante pour nous. Par conséquent, nous adorons la richesse des sons. Qu'est-ce qui est important, chanter ou marquer le public d'une empreinte personnelle ? Je crois que le plus important, ce n'est pas le sujet dont on parle, mais la façon d'en parler. Ce qui serait souhaitable surtout que l'individu exerce son métier avec vocation et passion. Des projets ? Je compte donner une série de concerts en Algérie et au Maroc. J'effectue aussi des featurings dans des singles avec l'Algerino, Willy Denzey, Magic System, qui paraîtront incessamment.
