Acteur, scénariste et réalisateur, Lyes Salem a suivi son cursus estudiantin au lycée Molière (Paris), s'inscrit en lettres modernes à la Sorbonne, puis poursuit sa formation à l'Ecole du Théâtre national de Chaillot et au Conservatoire national supérieur d'art dramatique. Il a à son actif plusieurs travaux. Il a déjà joué dans des pièces du répertoire classique et moderne. Au cinéma et à la télévision, il apparaît dans des films de Maurice Failevic, Benoît Jacquot et Hamid Krim. Il réalise des films courts métrages comme « Lhasa », « Cousines ». Côté long métrage, il en est à sa deuxième expérience. Le premier « Mascarades », le second « L'oranais ». Il décroche trois prix à l'étranger comme le prix de la meilleure interprétation masculine pour « Il était une fois... peut-être pas » au Festival de la fiction TV de La Rochelle en 2012, le Valois du meilleur acteur pour le film « L'Oranais » au festival du film francophone d'Angoulême en 2014 et avec le même film et à la même année, le prix du jury au Festival international des jeunes réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz. Décontracté et égal à lui-même, il répond aux questions. Après un grand tollé médiatique, votre film est finalement sorti publiquement... Aujourd'hui, le public algérien va avoir sa propre idée sur ce film qu'on a longtemps critiqué. Et cela permet aux gens de discuter, de se positionner sur cette œuvre artistique et sur ce qu'on doit faire ou pas par rapport à notre histoire. Pour moi, ce film constitue un aboutissement de cinq ans de ma vie. On a longuement contesté votre film alors qu'il vient de sortir. Pourquoi ? On conteste le film sur des petits détails utilisés dans le film comme la consommation d'alcool par exemple. De toutes les réactions que vous avez eues, laquelle vous a le plus marqué ? Tout d'abord, ce qui s'est passé concernant la polémique, c'est que la majorité des gens n'ont pas vu le film. D'une certaine façon, je ne vais pas attacher d'importance pour tout ce qui s'est dit à ce moment-là. Ce qui m'a marqué le plus, c'est la projection qu'on a faite à Oran. C'était un moment très fort et intéressant. Il y avait un débat, un échange de points de vue et d'avis. Que pensez-vous de cette polémique finalement ? A vrai dire, je ne m'attendais pas à ce que ce film fasse cette polémique, en tout cas pas sur les détails cités (consommation d'alcool, injures...) Je pense que si le film doit gêner c'est ailleurs, c'est-à-dire dans les messages émis. Le film a été présenté à toutes les commissions qui sont sur le parcours de la production et de la diffusion d'un film. Et vu ces réactions, j'ai presque envie de rendre hommage aux membres de ces commissions qui n'ont pas cherché à censurer le film d'une manière ou d'une autre. Ils ont ouvert une voie à la liberté d'expression artistique qui est importante et qu'il faut maintenant préserver, même si ça met des gens en colère. Ce film participera-t-il dans des festivals ? J'ai obtenu avec ce film en août dernier la consécration du « Valois d'or » du meilleur acteur lors du Festival du film francophone d'Angoulême (France). « L'Oranais prend part au festival international du film de Louxor (Egypte), puis à Hong Kong et au Canada. D'autres projets ? Je compte rebondir avec un autre film, dans un autre registre, comme la comédie.
