A la veille de la célébration de la Journée internationale de la femme, dédiée au rôle de la femme dans le cinéma algérien, les ministres de la Culture, Nadia Labidi, de la Communication, Hamid Grine, et des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, ont assisté, jeudi dernier, à la salle Ibn Zeydoun (Riadh El Feth, Oref) à Alger à la projection du film Le Voyage à Alger d'Abdelkrim Bahloul, en présence du réalisateur, du producteur, Bachir Derraïs, ainsi que des acteurs et des personnalités du 7e Art national, telle la grande comédienne, Chafia Boudraâ en tête, et plusieurs anciennes moudjahidate. Produit par Les Films de la Source, en 2012, ce film de 97 minutes raconte « le combat d'une femme algérienne, veuve de guerre et mère de six enfants, pour conserver une maison du centre-ville de Saïda que leur a laissée un Français à l'indépendance du pays, mais qu'un chef de la ville tenait coûte que coûte à la lui exproprier. De guerre lasse, elle décide de se rendre dans la capitale avec ses enfants pour y rencontrer le président de la République et grâce à qui elle finira par obtenir gain de cause ». Film à budget modeste (200.000 euros) chargé d'émotions et, de surcroît, conçu dans une belle esthétique qui témoigne du savoir-faire jamais démenti d'Abdelkrim Bahloul, auteur de plusieurs films haut standing tels que Thé à la Menthe. Même savoir-faire d'un casting de choix porté notamment par l'ingénieuse comédienne Samia Meziane qui tient le premier rôle. Dans une petite allocution prononcée avant la projection du film, Mme Labidi a tenu à rendre hommage à l'ancienne moudjahida Yamina Bougherara, décédée récemment à l'âge de 95 ans, en mettant l'accent sur la reconnaissance des ces centaines de milliers de femmes qui ont donné leur vie et leurs familles pour la libération de l'Algérie du joug colonial. Chafia Boudraâ a, de son côté, mis en avant le talent de la nouvelle génération de cinéastes et comédiens qui font, dit-elle, « un excellent travail » non sans les exhorter à continuer à aimer le cinéma de la même manière que l'ancienne génération.