Comment s'organise cette édition par rapport aux précédentes éditions ? Et quelle est la nouveauté ? Nous avons préparé cette édition dans de bonnes conditions. L'organisation de cette manifestation, fruit de longs et louables efforts, s'inscrit dans le cadre de la valorisation de la création féminine et l'encouragement de la femme dans le domaine théâtral. Notre principal objectif reste le rapprochement de la culture du citoyen qui permet l'émergence de nouveaux potentiels. Notre équipe est composée de Linda Selam pour la programmation, Rabah pour les moyens généraux, moi en tant que commissaire, Mme Boutefnouchak, chargée de l'administration et des finances et M. Abdelhak dans la programmation. Ce sont les efforts de toute une équipe qui a commencé à travailler depuis des mois avant le coup d'envoi de l'événement. Le plus important dans ce festival, c'est qu'il est en train de jouer un grand rôle dans la mise en valeur de la femme artiste afin qu'elle aille expérimenter d'autres métiers du théâtre comme la mise en scène, la scénographie, la chorégraphie, la composition musicale, l'écriture et autres. J'ai été agréablement surprise de voir cette année plusieurs sollicitations de la part des troupes. Nous avons d'ailleurs reçu 21 demandes de participation par rapport à la première édition où nous n'en avons reçu que cinq. Au total, nous avons douze pièces de théâtre qui concourent pour cette édition, venues de six théâtres régionaux. C'est impressionnant ! Quels sont justement les critères de sélection ? Le spectacle qui concourt au festival doit répondre à certains critères, comme par exemple avoir une femme au sein de sa troupe ; qu'elle soit comédienne, metteur en scène, chorégraphe, scénographe ou encore auteure. Qu'apporte le 8 Mars à la condition féminine ? C'est une journée où on peut s'arrêter pour faire des bilans, pour évaluer les avancées. Cette journée permet aussi aux femmes de se rencontrer pour débattre de plusieurs thématiques. J'estime que c'est important de s'arrêter un moment pour réfléchir sur ce qui a été fait et ce qui reste à faire. Selon vous, l'art au féminin est-il différent de l'art universel ? Non. L'art est universel, que ce soit pour la femme ou pour l'homme. A ce sujet, je voudrais préciser que ce festival n'est pas une manifestation consacrée au théâtre féminin mais c'est un festival dédié à la production théâtrale féminine. A l'instar d'autres festivals, les troupes participantes traitent de tous les thèmes : sociaux, historiques, adaptations d'œuvres universelles. C'est-à-dire, on offre des opportunités aux femmes pour aller plus loin dans la pratique théâtrale. Pensez-vous que les participants à ce festival seront à la hauteur ? Je l'espère de tout cœur. On ne peut préjuger la qualité des performances avant le déroulement de la compétition, et comme on apprécie les performances et non la valeur intrinsèque des groupes, l'opinion du jury ne se fera qu'à l'issue de chaque performance. Quelle est l'importance et l'impact des tournées à l'intérieur du pays ? Toute ma vie de comédienne, je l'ai passée dans les autocars, j'ai écumé toutes les routes de l'Algérie. Je suis fière de mon parcours parce que cela m'a permis de mieux connaître mon pays. Je connais toutes les régions d'Algérie. Aujourd'hui, hélas, les choses ont changé. Je parle bien évidemment de l'absence du public qu'on a remarquée dans certaines wilayas du pays, qui est moins présent aux spectacles. Qu'apporte le message du théâtre à la société ? Dans un pays émancipé, lorsque le théâtre atteint la cime des honneurs, c'est tous les autres arts qui se portent bien, puisque c'est le père des arts. Quel que soit le thème traité au théâtre, l'émotion provoquée est unique et inégalable avec les autres.
