Des tableaux retraçant les massacres de la guerre contre l'Homme, l'humanité, la conquête, les conflits. La nouvelle production du Théâtre national algérien (TNA) « L'amour perdu », du metteur en scène Ahmed Benaïssa, sera représentée au public les 8, 9 et 10 octobre à Constantine, dans le cadre de la manifestation « Constantine, capitale de la culture arabe 2015 ». Ecrite par Abdelkrim Ghribi et mise en scène par Ahmed Benaïssa et assisté par Ali Abdoun, cette œuvre retrace les différentes étapes de l'histoire des Numides, et ce, à travers des flash-back rappelant l'histoire lointaine de nos aïeux. Cette tragédie d'une durée d'une heure trente minutes, saura probablement retenir l'attention du public, à travers vingt-quatre personnages dont Nassima Zaâtachi (comédienne d'Oran), Karim Hemzaoui (Tlemcen) et Ouahiba Baâli (Tamanrasset) et beaucoup d'autres comédiens de Sidi Bel-Abbès et d'autres wilayas. Les évènements se succèdent, s'accélèrent, s'enchevêtrent mais ne se ressemblent pas. Il faut dire que ces périodes de la guerre ont été un océan de souffrances et de sacrifices. Des centaines de citoyens y ont laissé leur vie. Dans cette œuvre, le metteur en scène a tenté de restituer, à travers le récit, le dialogue et le décor, le climat général de l'époque et l'effervescence qui animait les milieux populaires. Chaque passage de ce texte donne une opportunité de réflexion et de méditation sur les réalités de la société de notre époque. Le texte est scindé en plusieurs tableaux traitant chacun des problématiques succinctes et particulières. « L'amour perdu » est écrit dans un langage châtié et simple, mettant en scène des faits relatés d'une manière explicite. En marge des filages, l'assistant du metteur en scène, Ali Abdoun, nous explique que son travail avec Ahmed Benaïssa s'est bien déroulé étant donné qu'« on se connaît depuis longtemps. Nous sommes des amis de longue date. En plus, nous ne sommes pas à notre premier travail ensemble. Nous avons déjà collaboré dans ‘‘Sid Haloui'' en 2011 et ‘‘Nedjma'' en 2013. Et on récidive cette année avec cette création. En réalité, nous avons la même vision du théâtre, et nous adoptons la même démarche pédagogique au profit des comédiens ». Réalisé en un mois et vingt jours, avec un rythme de répétition accéléré, ce spectacle est bien proche du réel. Les créateurs de cette pièce veulent offrir au public une relecture de l'histoire, notamment à l'adresse de la jeune génération. Ce genre de théâtre lie passion et réalité qui tissent le visage d'une génération à une autre. C'est tel un devoir de témoignage à la manière du théâtre que d'évoquer notre époque par une fantaisie qui met en relief des concepts qu'on a forcément perdus en raison des multiples événements qui se sont succédé à travers le temps et l'espace. La force de la touche artistique d'Ahmed Benaïssa a fait exploser des talents insoupçonnés qui se sont distingués par une maîtrise et une cohérence de jeu. Il a d'ailleurs assimilé la gestuelle. « L'amour perdu » sera en tournée nationale. Ahmed Benaïssa, qui est né en mars 1944 à Nedroma, est metteur en scène de théâtre, acteur cinéma et ex-directeur du théâtre régional de Sidi Bel-Abbès.