Le ministère de la Solidarité va procéder à la mise en oeuvre d'outils pour une bonne prise en charge des handicapés et des personnes nécessiteuses et démunies. « Le ministère de la Solidarité a déjà procédé à la mise à jour du fichier national des personnes handicapées et de toutes les catégories qui bénéficient du soutien et de la prise en change de l'Etat. L'objectif est de rationaliser les dépenses publiques », a ajouté la ministre. Mme Meslem s'exprimait à l'occasion de la célébration de la Journée internationale des personnes âgées célébrée jeudi dernier. Dans la matinée, elle a supervisé la présentation des résultats préliminaires d'une étude réalisée par Hocine Abdellaoui, professeur au département de sociologie à l'Université d'Alger 2, portant sur « la femme âgée en Algérie », au Centre national d'études, d'information et de documentation sur la famille, la femme et l'enfance. Ont assisté à cette rencontre-débat, la représentante de l'ONU en Algérie chargée de la population, Mariam Khan, des représentants des ministères de l'Agriculture, l'Enseignement supérieur, la Formation professionnelle, des sociologues et des psychologues. Cette étude vise essentiellement l'identification des causes de la violence, de l'abandon, de l'exclusion des femmes âgées ainsi que le cadre juridique de leur protection et leurs préoccupations. En ce sens, la ministre a mis l'accent sur « l'importance des études et des recherches scientifiques académiques dans l'élaboration de politiques qui permettront la création d'une banque de données sur les différentes catégories de la société, notamment celles ayant besoin d'aide comme les personnes âgées, notamment les femmes âgées ». Les résultats de ces études et recherche devraient faciliter « la mise en place d'un cadre référentiel pour l'amélioration des conditions de vie de ces personnes et le renforcement des moyens de leur prise en charge », a-t-elle soutenu. Mme Meslem a évoqué les mesures prises par les pouvoirs publics pour la prise en charge des catégories vulnérables dont les programmes d'accompagnement, notamment celui de prise en charge des personnes âgées et la loi relative à la protection et à la promotion de cette frange de la société, promulguée en 2010. Elle a saisi l'occasion pour affirmer que l'Algérie « est devenue une référence dans le domaine de la promotion de la femme et la réconciliation nationale ». L'Algérie, un pays jeune qui vieillit rapidement Dans son intervention, le professeur Hocine Abdellaoui a déploré « la marginalisation » des universitaires dans l'élaboration des recherches et études sociales afin d'orienter la politique générale. « On a un déficit de connaissance de la femme et de la population et un manque d'informations précises et fiables sur la situation des femmes âgées. Cette étude demeure indispensable afin d'adapter les programmes de protection de cette frange de la société et de garantir une meilleure prise en charge », a-t-il expliqué. Il a souligné que le vieillissement de la population représente la caractéristique démographique la plus spectaculaire que connaîtra l'Algérie dans les trois ou quatre prochaines décennies. Selon l'étude, « l'Algérie fait partie des pays jeunes qui vieillissent rapidement et l'émergence de la femme âgée comme acteur sociétal en Algérie intervient dans un contexte de transition démographique rapide, a-t-il souligné. En chiffres, le taux de vieillissement en 2050 est de l'ordre de 26%. Le point positif reste ce taux d'espérance de vie estimé de 72 à 77 ans d'ici l'année 2050. Le chercheur a signalé que « la reconfiguration des situations de la femme âgée a eu des répercussions : vulnérabilité, fragilité, stigmatisation, perte de pouvoir et perte d'autonomie. « La femme âgée passe de la vie en famille à la vie autonome ou à une situation de SDF ou à la vie dans une institution spécialisée, de la famille élargie traditionnelle à la famille nucléaire. » L'étude a également révélé que les centres spécialisés sont inoccupés notamment au Sud. Le taux d'occupation est estimé à 53,65% avec une capacité de 2.028 dont 1.154 âgées de plus de 60 ans. Parmi les difficultés relevées, la mixité des catégories, le déficit d'encadrement spécialisé, l'inadaptation des prestations aux besoins, le retard dans la mise en place des mécanismes d'autonomie et la faiblesse de la prise en charge hors institutions spécialisées. « La société algérienne ne sait pas comment devenir vieille. Il y a un problème d'acceptation », a-t-il conclu.