Le calendrier de mise en œuvre de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali a été entaché par des violations du cessez-le-feu, d'actions des groupes terroristes et d'activités liées au trafic transnational illicite, a affirmé Mongi Hamdi, Envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU et chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), devant le Conseil de sécurité de l'ONU, selon une copie du texte du responsable onusien, reçu hier à Alger. « Le calendrier de mise en œuvre a subi de graves revers pendant les trois mois suivant le parachèvement de la signature de l'Accord de paix (...). Ceux-ci ont été principalement provoqués par de fréquentes violations du cessez-le-feu, dans un contexte caractérisé par les actions des groupes terroristes et des activités liées au trafic transnational illicite », a notamment dit le chef de la force onusienne. Notant que « le chemin vers la paix et la mise en œuvre de l'accord serait jonché d'obstacles », Mongi a signalé que « les difficultés rencontrées ont été plus importantes et ont surgi plus tôt que prévu ». « Les violations du cessez-le-feu ont limité les progrès dans la mise en œuvre de l'accord. Du temps précieux a été perdu », a déploré Mongi en présentant au Conseil de sécurité un aperçu sur la situation politique, sécuritaire et humanitaire au Mali. « La Minusma est en train d'élaborer un plan de reconfiguration en ligne avec le mandat confié par le Conseil destiné à soutenir la mise en œuvre de l'Accord de paix », a-t-il fait savoir ajoutant que cette structure fournira un appui technique, administratif et logistique au Comité de suivi de l'Accord (CSA) et à ses sous-comités. Ces efforts seront menés en étroite coordination et en synergie avec toutes les composantes de la Mission et du système des Nations unies, a-t-il indiqué. La signature de l'Accord par la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) a marqué le début de la phase de mise en œuvre de l'Accord de paix. Immédiatement après le 20 juin dernier, l'Algérie, en tant que chef de file de la médiation internationale, a officiellement lancé le CSA. Depuis lors, le Comité de suivi de l'Accord a tenu cinq séances et établi ses règles de procédure. Lors de sa troisième réunion, le CSA a mis en place ses quatre sous-comités. A sa quatrième session, le gouvernement malien a présenté un plan d'action pour la mise en œuvre de l'accord de paix, comportant un plan d'urgence pour la période intérimaire.