« La visite du roi du Maroc au Sahara occidental ne peut pas dissimuler la réalité de son occupation illégale et ses violations des droits de l'homme », a affirmé, samedi dernier, le président sahraoui, Mohammed Abdelaziz, dans son discours prononcé à l'occasion de la mise en place de la Commission nationale pour la supervision des élections parlementaires. Il s'agit d'une « manœuvre coloniale provocatrice dépassée », a-t-il ajouté, précisant que « le Sahara occidental n'est pas un territoire marocain et son destin ne peut pas être décidé par la force militaire de l'occupation quelle que soit sa puissance. Son sort revient au peuple sahraoui étant le seul propriétaire légitime habilité à décider de l'avenir de ce territoire ». « Ce droit est inaliénable, imprescriptible et ne peut pas être abandonné, et le peuple sahraoui va poursuivre sa lutte par tous les moyens légitimes pour arracher ce droit, quel que soit le prix », a-t-il réaffirmé, rappelant « la responsabilité de la communauté internationale » dans la décolonisation de son pays. Le président sahraoui a souligné, dans ce sillage, que « malgré la répression, l'état du siège militaire, l'intransigeance, l'obstruction et les complots menés par l'occupant marocain, le peuple sahraoui poursuivra sa lutte et sa résistance jusqu'à la victoire et l'indépendance » du Sahara occidental, inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux. Le Maroc, qui occupe ce territoire depuis le retrait de l'Espagne en 1975, viole incessamment les droits fondamentaux de la population autochtone dont son droit à la liberté d'expression. Ceci a, encore, été relevé récemment par « Reporters sans frontières » dans son rapport annuel pour l'année 2015. L'ONG cite le cas du journaliste de la Rasd TV, Mahmoud Alheissan, arrêté alors qu'il couvrait des manifestations pacifiques réclamant l'indépendance. Le rapport présente également d'autres cas de journalistes sahraouis victimes de harcèlement au cours de l'année 2015, tels que Hayat Khatari, Salha Butinkiza et Mohamed Bambari. Il a évoqué et examiné les cas d'expulsion, par les forces d'occupation marocaines, de journalistes étrangers dans les zones occupées et l'interdiction d'accès aux territoires occupés .