Le Comité d'action et de réflexion pour l'avenir du Sahara occidental (Caraso) a qualifié de « graves » les déclarations de l'ex-président français Nicolas Sarkozy qui a affiché son soutien au Maroc à propos du conflit au Sahara occidental occupé, estimant que la position de la France devrait être « plus équilibrée » à l'égard de cette question. Sarkozy, président du parti « Les Républicains » a, dans un discours prononcé récemment au Centre de recherche et d'études stratégiques des Emirats (ECSSR), injustement réaffirmé son « soutien au Maroc » à propos du conflit au Sahara occidental occupé. Dans une lettre adressée à Sarkozy, le Caraso a dénoncé la « gravité de ce genre de déclaration » qui, selon lui, « ne pourrait qu'attiser la tension dans la région et ne pourrait en aucun cas concourir à résoudre ce conflit ». « La position de la France, qui reste un partenaire stratégique des pays de la région, devrait être plus équilibrée et pourrait apporter sa contribution indispensable à une solution de ce conflit conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies », a estimé le Comité. Pour sortir de cette impasse et devant la persistance de ce conflit, les deux parties, le Front Polisario et le Maroc, « doivent agir conformément à la légalité internationale et accepter la voie démocratique des urnes pour que le peuple du Sahara occidental puisse choisir librement son destin », a-t-il réaffirmé dans sa lettre. « Aussi j'ose croire que la France puisse enfin faire preuve d'objectivité et de neutralité concernant la question du Sahara occidental dont la solution juste et pacifique sera d'un apport inestimable pour la paix, la réconciliation au Maghreb et pour le partenariat euro-maghrébin », a, par ailleurs, conclu le président de l'association française basée à Paris, Najem Sidi. Le Sahara occidental est depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux. En dépit de cette situation juridique, le Maroc l'occupe depuis le retrait de l'Espagne en 1975. Plusieurs rounds de négociations entre les parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, ont été organisés sous l'égide de l'ONU, depuis la signature d'un cessez-le-feu en 1992. Mais les pourparlers buttent sur la position de blocage de la partie marocaine en ce qui concerne l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui.