« L'intégration nationale est un objectif gouvernemental ». C'est la phrase qui revenait tel un leitmotiv dans les déclarations du ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, lors de son passage dans les stands du Salon de la sous-traitance Algest 2016, ouvert hier et qui s'étalera jusqu'au 17 mai. Le ministre a donné, à cette occasion, des orientations insistant notamment sur la nécessité d'améliorer la qualité des produits pour les rendre compétitifs. C'est ce qui permettra, selon lui, d'augmenter le taux d'intégration nationale. Seule manière, a-t-il dit, de réduire la facture d'importation et de s'orienter vers l'exportation. Et de souligner que le gouvernement a institué des procédures visant à faciliter l'acte d'exporter. « L'acte d'exporter est beaucoup moins facile que par le passé. Il connaîtra une amélioration certaine grâce aux structures qui sont en train d'être mises en place ». La sous-traitance est un segment à développer, a-t-il ajouté, mettant l'accent sur la nécessité d'aller au-delà des 40% d'intégration. Chez le privé, cette dernière se situe entre 25 et 30%. Les producteurs nationaux doivent participer activement dans le développement de ce taux d'intégration via la sous-traitance, a-t-il indiqué, appelant les opérateurs algériens à saisir l'opportunité des projets en cours de lancement. D'après lui, quatre projets de montage de camions vont démarrer incessamment en plus de deux autres de véhicules légers. Au niveau du stand de Renault Algérie, Bouchouareb a indiqué qu'avec seulement 5 fournisseurs, l'objectif d'atteindre les 45% de taux d'intégration ne sera atteint qu'en 2030. Raison pour laquelle il a souligné que Renault Algérie doit impérativement accélérer la cadence et multiplier le nombre de sous-traitants. En s'adressant au directeur général d'Iveco, Sofiane Benamrane, qui a présenté les projets de son entreprise, le ministre a fait remarquer que le projet de montage prévu à Bouira accuse du retard. « Vous êtes en retard pour votre projet de montage », a souligné le membre du gouvernement qui avertit qu'« aucun projet de montage ne sera validé que s'il y a un engagement avec le partenaire en faveur d'un transfert de technologie pour permettre l'intégration de 40% sur une période des 5 années ». Le DG d'Iveco a assuré, de son côté, que le premier véhicule utilitaire sera réalisé avant la fin de l'année. Bouchouareb a été ferme en soulignant qu'il n'accordera plus de facilitations aux intervenants dans le cadre du Complete Knock Down (CKD), autrement dit les pièces détachées nécessaires pour assembler un véhicule. Dans ce sens, il a prévenu ses interlocuteurs : « Si vous voulez préserver les mesures de facilitation que nous accordons, vous êtes dans l'obligation d'augmenter votre intégration sur le plan interne. Il ne faut pas se contenter d'importer des pièces, de les monter et les vendre. » Il a fait part d'un projet de nouveau cahier des charges en préparation qui définira cette activité. « Ainsi, tous ceux qui émargent au CKD sauront à l'avenir de quelle manière ils aboutiront au bénéfice de cet avantage. » Faisant une halte au niveau du stand de l'entreprise militaire BCL, le ministre a indiqué que cette dernière constitue « un segment important de notre industrie. Elle devra participer encore plus dans la sous-traitance avec les entreprises publiques ». S'agissant du Salon national de l'équipement scolaire, Bouchouareb a souligné la nécessité « d'unifier les efforts et d'établir une seule nomenclature pour que tous les élèves algériens puissent bénéficier du même produit qui sera réalisé sur la base d'un cahier des charges unique applicable sur tout le territoire national ».