Les habitudes changent pendant le mois de ramadhan. Le rythme de travail aussi. Il va, plutôt, au ralenti. Le parlement ne fait pas exception. Et pourtant. Ce mois est spécifique comparativement aux années précédentes. Bien chargé. C'est du moins ce qui est prévu au régard du programme élaboré par l'Assemblée populaire nationale. Des projets de loi feront l'objet d'examen et de vote et d'autres seront traités au niveau des commissions. On citera, entre autres, le vote des projets relatifs à la promotion des investissements et au règlement budgétaire. Trois projets de loi seront également soumis à l'examen et au débat en séance plénière, dont le statut particulier des officiers de réserve et le statut général du personnel militaire. Il est prévu également l'examen de la loi organique déterminant l'organisation de l'APN et du Conseil de la nation et leur relation fonctionnelle avec le gouvernement et cellle inhérente aux modalités de désignation des membres du Conseil national des droits de l'homme et les règles relatives à son organisation et son fonctionnement. S'y ajouteront les séances plénières consacrées aux questions orales. La commission des affaires juridiques et administratives a eu à traiter, lundi dernier, à huis clos, le projet de loi relatif à la réorganisation de la profession de commissaire-priseur chargé de la vente aux enchères. « Nous devons examiner les 40 amendements apportés à ce projet de loi et rédiger le rapport préliminaire », a indiqué Abderrahmane Dris, membre de la commission. Les députés brillent par leur absence Les députés ont ainsi du pain sur la planche du moins pour ceux qui font preuve d'assiduité. Ils sont nombreux, en effet, les parlementaires qui ne se présentent pas régulièrement à l'hémicycle. La preuve : le débat sur le projet de loi de révision du code d'investissement qui s'est déroulé en ce début de semaine, en présence d'une centaine de députés seulement. Et encore, la plupart des présents ont quitté la salle sans attendre la réponse du ministre à leurs préoccupations. Et pourtant, tout le monde s'accorde à dire que le projet en question est « d'une importance capitale ». Au niveau des commissions, c'est le calme plat. Selon certains, les députés participent aux débats. Un député du Parti du renouveau algérien, sexagénaire, outré par le nombre d'absents à l'examen du code d'investissement, n'a pas mâché ses mots. « Ce n'est pas normal que le tiers des députés soit absent. Nous observons tous le jeûne. Je suis venu de Tindouf alors que ceux qui résident à Alger ne sont pas là. C'est désolant », a souligné Mohamed Salem Mimouni. Rigueur et sens de responsabilité Il s'agit de rigueur, a souligné Mohamed Cherif Ould El Hocine du FLN. « C'est une question d'assiduité. Au sein du groupe parlementaire FLN, nous sommes là de 10h à 16h », a-t-il afirmé. Selon Oum Essad Bentorki, députée FLN, le « ramadhan de cette année est exceptionnel vu le nombre de textes inscrit ». Se déplacer tous les jours à l'APN ne lui pose nullement problème d'autant qu'elle réside à Alger, a-t-elle affirmé. Ramdane Tazibt, député du Parti des travailleurs, souligne, pour sa part, que le mois de ramadhan « n'influe pas sur nos responsabilités ». Et d'ajouter : « Il y a beaucoup de projets en cours d'examen et en tant que groupe parlementaire, nous ne rentrons pas chez nous. Nous sommes mobilisés pour travailler ». Pour Lakhdar Benkhelaf, du Front de la justice et du développement, « ramadhan est opportun pour redoubler d'efforts, car il permet de disposer de plus de temps ». Safi El Arbi, député RND de Laghouat, a mis l'accent sur le respect de l'éthique. « Au sein du groupe parlementaire RND il y a des députés qui viennent de Tamanrasset, Biskra, Batna, Ouargla ». Abdelkader Belaribi de l'Alliance verte soutient que « nous sommes là pour l'examen des lois et pour réceptionner également les correspondances des citoyens ». Au niveau du département technique, l'équipe du centre audiovisuel, au nombre d'une vingtaine, est mobilisée. Selon le reponsable du service, Hacen Bahiani, « nous devons enregistrer toutes les séances dont certaines seront retransmises à la télévision et à la TDA ». Sur place, des techniciens s'occupent du montage, de la couverture et de l'enregistrement des séances de débats ainsi de la gestion des micros et des caméras. La maintenance est également assurée, a souligné Hacen Bahiani. Du côté de la direction de la communication, Zerouk a fait savoir que l'équipe est en place à partir de 8h30. « Nous préparons la revue de presse pour le président de l'APN ainsi que les communiqués à transmettre aux médias », a-t-il souligné.