Le technicien serbe a réalisé ses exploits « ghanéens » non sans susciter une grande polémique chez les observateurs et les médias. Il est reproché au désormais nouvel entraîneur des Verts ses orientations tactiques ultra-défensives. Il en rajoute une couche répliquant, convaincu, aux questions des journalistes sur ses penchants pour le jeu défensif : « Avec la sélection ghanéenne, j'ai toujours dit aux joueurs que l'essentiel est le résultat, la manière compte peu. La philosophie du football est le résultat. » Mahrez, Brahimi, Soudani, Slimani et Feghouli seront appelés à s'adapter avec les préférences tactiques du Serbe porté vers le jeu défensif. Sa philosophie offensive est faite exclusivement de contre-attaques. C'est un adepte du 4-5-1 et du 4-2-3-1. Le risque offensif ne figure jamais dans ses plans. Il ne change jamais de stratégie, même en cas de retard au tableau d'affichage. Il veut toujours être costaud défensivement avec des contres rapides pour piéger l'adversaire. Son grand atout est l'étude des adversaires. Il développe d'importantes compétences dans ce registre. Sa vision tactique conviendra-t-il aux Verts ? Mahrez et ses camarades semblent, en effet, capables de s'y adapter. Surtout que Rajevac offre pratiquement le même profil que coach Vahid, artisan de la qualification historique de l'Algérie au deuxième tour du Mondial 2018. Il convient de rappeler, à titre d'illustration, l'attitude rigide de l'ancien sélectionneur Christian Gourcuff qui s'est entêté à « imposer » son 4-4-2 affaiblissant l'Algérie lors de la CAN 2015. En Tanzanie, lors du premier tour des éliminatoires du Mondial 2018, Gourcuff et ses joueurs avaient évité de justesse l'humiliation. Au match aller à Dar Es Salam, les Verts avaient terminé la première période avec deux buts de retard (2-0). Le score aurait pu être plus lourd n'était le brio de M'Bolhi. En seconde période, le coach français avait revu sa copie passant au 4-1-4-1 en revenant à la sentinelle (Medjani). C'était le même schéma de son prédécesseur (Vahid Halilhodzic) : mettre en place un plan défensif efficace tout en exploitant les atouts offensifs de l'équipe. La machine s'est rapidement mise en branle puisque coéquipiers de Slimani avaient rétabli le score dominant outrageusement les Taifa Stars. Avec le même système de jeu, l'EN l'avait emporté au match retour à Blida par 7 buts à 0. Depuis, l'équipe d'Algérie enchaîne les belles performances remportant tous ses matches à domicile et en déplacement à l'exception de celui contre l'Ethiopie à Addis Abeba (3-3).
« Je suis bon en Afrique ! » A en croire des informations fournies par le nouveau sélectionneur national lui-même, il est attendu à Alger le 1er août prochain. C'est du moins ce qu'a annoncé Milovan Rajevac aux médias de son pays. « Le 1er août, je ferai le voyage en direction de l'Afrique où j'ai laissé un souvenir positif. Je suis ravi par cette mission. J'y ai réussi de grandes réalisations, je suis bon en Afrique, mais je vais avoir du travail à réaliser. Je débuterai par la première rencontre avec les joueurs et assurerai leur suivi », annonce-t-il avant de mettre en exergue, dans une déclaration accordée à Mozzartsport, la bonne qualité de l'effectif algérien. Les Verts comprennent de « grands noms ». Rajevac saura-t-il propulser l'EN à sa troisième Coupe du monde de suite dans un groupe qualifié de celui de la « mort » composé du Nigeria, du Cameroun et de la Zambie ? Parviendra-t-il aussi à offrir à l'Algérie sa deuxième couronne continentale en 2017 ou 2019 ? Des enjeux de taille.
