Le film qui a affiché complet à la salle Le Maghreb traite du départ de jeunes Européens pour « le djihad » en Syrie. Ce phénomène a pris de l'ampleur ces dernières années et ses retombées tragiques secouent aujourd'hui le vieux continent en proie à la violence terroriste. Elodie a 18 ans. Elle vit seule avec sa mère, Isabelle, dans une maison au bord d'un lac en Belgique. Elle semble avoir trouvé sens à sa vie en se convertissant à l'islam. Elle finit par tomber dans les rets de l'islamisme politique et suit son ami Kader en Turquie, pour rejoindre les maquis de Daech à Raqqa, en Syrie. Informée par la police, la mère subit un choc. Sa vie se transforme en calvaire et elle décida de se rendre en Syrie en passant par la Turquie, dans un périple comportant beaucoup de risques et dans l'espoir de retrouver sa fille et la convaincre à retourner au pays. Cette œuvre cinématographique, qui réunit des acteurs européens et algériens, reproduit des scènes de destruction auxquelles sont exposées des régions en Syrie et décrit les méthodes d'embrigadement des jeunes dans la spirale du radicalisme et de l'obscurantisme. Le film de 92 mn véhicule les valeurs de solidarité, de fidélité, d'amitié et de sacrifices. A l'issue de la projection, le critique de cinéma Ahmed Bedjaoui a animé un débat avec les journalistes et en présence d'un acteur du film, l'Algérien Fawzi Saïchi. Au sujet de la programmation de ce film s'exprimant en langue française dans un festival consacré au film arabe, M. Bedjaoui a expliqué que cette œuvre traite de la réalité arabe et qu'elle a été financée totalement par un producteur étranger. Ahmed Bedjaoui a longuement insisté sur la qualité du film en indiquant néanmoins que son financement a été assuré totalement par la chaîne française Arte. Selon lui, « le Fdatic a rejeté la demande de financement ». Le tournage du film a eu lieu à 80% dans la wilaya de Tlemcen et le reste des séquences ont été filmées en Belgique, a-t-il fait savoir. Bouchareb bien parti L'autre film projeté en compétition du Fiofa est « Khoussouf » de Fadel Hariri, de Tunisie, qui relate l'histoire d'un inspecteur de police chargé d'enquêter dans une affaire de crime, où est mêlé un réseau terroriste qui recrute pour la Syrie. Dans le cadre de la première journée de la compétition des longs métrages, a été programmée également la projection, à la salle de cinéma Maghreb d'Oran, du film irakien « Samt erraii » (Silence du berger) du réalisateur Raad Mechtet qui aborde l'histoire d'une société où se mêlent la vie rurale et les interdits. Représentant officiellement l'Algérie aux côtés du « Puits » de Lotfi Bouchouhi et « L'Ombre et la chandelle » de Rym Laredj, dans la compétition officielle, le film de Bouchareb est bien parti pour ravir El Wihr Dahabi de cette édition. Ses qualités esthétiques dont a fait montre le réalisateur des Hors-la-loi sont indéniables. Plusieurs comédiens algériens ont pris part à la distribution, à l'instar de Mourad Khan. Le scénario, salué par les critiques, a été conjointement écrit par le grand romancier Yasmina Khadra, Olivier Llorelle, Zoé Galeron ainsi que Rachid Bouchareb.