Des grandes figures étaient au rendez-vous, entre autres Faouzi Saïchi (Rmimez) et Hassen Benzerari. L'occasion était propice pour (re) découvrir cette œuvre saluée par la critique nationale et internationale. Les critiques avaient, à l'époque, évoqué une forme de « néoréalisme » italien. Tous avaient convenu qu'il s'agit d'un film qui a rompu avec la tradition cinématographique algérienne qui avait fait des grands thèmes, à l'exemple de la guerre de libération nationale, son cheval de bataille. D'autres voix avaient, au contraire, déploré un film de second plan en dénonçant un cinéma de « quartier ». « Mon but était de mettre en scène la vie tel qu'elle se déroulait sous mes yeux. Je n'ai pas été plus loin que mon quartier pour jeter la lumière notamment sur une jeunesse qui avait besoin d'attention », soutient Merzak Allouache. Il a affirmé que « son but était de décrire la société notamment dans ses aspects négatifs en dépit des critiques qui lui reprochaient cette façon de filmer les choses ». Le réalisateur de « Madame Courage » a indiqué qu'il existe aujourd'hui une jeune génération de cinéastes prête à prendre le flambeau. « Pour peu qu'on lui prête main forte », dit-il, déplorant le manque de salles de projection capables d'insuffler une nouvelle dynamique au cinéma algérien. Ce dernier devrait, à ses yeux, être remis en selle, non pas avec le financement public. « Mais d'abord, et avant tout, en recourant à l'ancienne méthode du prix des tickets dont une partie alimente le FDATIC », a-t-il soutenu. Concernant son nouveau film sur lequel il travaille actuellement, le cinéaste n'a pas voulu dire plus. De son côté, Boualem Benani a souhaité que le septième art aujourd'hui puisse retrouver au moins 50% du niveau de celui qui prévalait à l'époque de « Omar Gatlatou ». Il a appelé à une meilleure formation des jeunes comédiens.