Les saisons passent et rien n'a changé pour le sport national. Même si quelques performances sont venues égayer un peuple toujours déçu par la succession des mauvaises performances, toutes disciplines confondues. Jusqu'à quand ? La situation actuelle risque de s'inscrire dans la durée. Du moins tant que les actuels responsables du sport algérien continuent à occuper l'opinion nationale par un vrai faux débat, aucunement utile. Une action visiblement sciemment entretenue, histoire d'en faire l'arbre qui cache la forêt. La dernière participation algérienne aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro en est la parfaite illustration. Alors que le pays est classé 62e mondialement avec deux médailles d'argent remportées par le même athlète (Toufik Makhloufi), personne n'a osé lancer un débat de fond sur le (défaillant) système sportif national, l'on s'est contenté de courir derrière les vanités. Une grosse polémique est née le jour même du départ de la délégation algérienne à Rio. Les médias ont dénoncé la présence de la famille du chef de la délégation (Amar Brahmia) avec les athlètes dans l'avion spécial. Des athlètes contestent la mauvaise utilisation des 30 milliards de centimes (3 millions de dollars) destinées à la préparation des JO. Amar Brahmia est sorti de sa réserve, lundi dernier, lors d'une conférence de presse marquée par des accrochages avec des journalistes, où il a tenté de justifier ses actes. Il n'aura convaincu personne. Soit. L'entraîneur de Larbi Bouraâda, à savoir Mahoud Bacha, est allé rapidement réponde au chef de la délégation s'exprimant, lundi soir, sur une chaîne de télévision privée. Un entraîneur souvent avare en matière de déclarations et dont les performances avec ses athlètes sont loin d'être à la hauteur de sa longue carrière. Usant d'un langage peu orthodoxe, Mahour Bacha a balayé d'un revers de main les propos de Brahmia qualifiant les dires de ce dernier de « faibles » et de « mensonges ». Il dit avoir les documents confirmant la véracité de son discours, comme l'a souligné exactement, dans la matinée, son « adversaire » Brahmia. Mahour Bacha s'apprête également à animer aujourd'hui une conférence de presse en vue de poursuivre sa contre-attaque. Qui dit vrai ? Qui dit faux ? Une chose est sûre, le sport algérien est le plus grand perdant. Des nations se propulsent dans des spécialités censées être celles des Algériens. Notre champion, Taoufik Makhloufi, ne dira pas le contraire. Il a cédé sa médaille d'or du 1 500 mètres à un athlète US. Rarement des athlètes américains se sont distingués dans le demi-fond. Le football continue, lui aussi, a mangé son pain noir. Les sélections nationales des jeunes catégories sont mises KO dans les différentes compétitions. La boxe, le judo, le handball broient également du noir. Pendant ce temps, nos responsables et nos athlètes s'adonnent à une guerre des mots lamentable, confirmant un peu plus que le sport algérien est malade.