Le ministre a souligné que le mouvement de débrayage a pris une tournure politique. « Ils (les grévistes, ndlr) sont mal placés pour nous donner des leçons. Ils ont eux-mêmes rusé avec la loi », a-t-il reproché. Il a fait savoir que contrairement à ce que les protestataires dénoncent, le dialogue n'a jamais été rompu. L'opinion publique doit être au courant des faits, a-t-il insisté. Il fera savoir qu'à la demande de la ministre de l'Education nationale, une réunion a été organisée avec les cadres du secteur du travail. Mais les syndicalistes ont exigé la présence du ministre du Travail lui-même. « Je me suis déplacé en personne, mais en arrivant à la salle de réunions, je n'ai trouvé que des chaises vides », a-t-il regretté. Qui est de bonne foi dans cette histoire, s'est-il interrogé. Le gouvernement ou les protestataires ? El Ghazi, qui s'est exprimé à l'issue de la cérémonie d'inauguration l'agence de la Casnos-Ouest, a fait savoir que 165 organisations syndicales sont agréées « et jamais aucune n'a été empêchée d'activer ». Voulant mettre les points sur les i, le ministre a fait remarquer qu'aucune Constitution, même la présente, ne stipule qu'il faut soumettre un projet de loi aux organisations syndicales avant sa présentation au Parlement. « C'est un non-sens, et c'est anticonstitutionnel », a-t-il dit tout en déplorant la campagne de désinformation « qui ne sert guère l'intérêt général des Algériens ». L'autre mise au point apportée a trait à la question du code du travail, intégré comme point de revendication des contestataires. « Il faut savoir que le code du travail n'est pas à l'ordre du jour et il n'est pas encore examiné », a déclaré le ministre avant d'ajouter que le moment venu, une copie du projet de ce code sera transmise aux partenaires sociaux pour enrichissement avant de le présenter à la tripartite et par la suite au Conseil des ministres. El Ghazi rejette les assertions qui visent à tromper l'opinion publique, assurant par là même que le gouvernement n'entend pas renoncer aux acquis sociaux. La suppression de la retraite proportionnelle et sans condition d'âge est, selon lui, irréversible. Il s'agit d'un retour à la normale d'autant que la retraite anticipée est une mesure exceptionnelle dictée par le FMI, déclare-t-il. Il a, à titre d'exemple, indiqué que l'âge de départ à la retraite en Allemagne est de 67 ans, en France de 63, et dans les autres pays du Maghreb, 62 et 63 ans. « Quand quelqu'un veut partir à la retraite à l'âge de 45 ans avec 50 % de son salaire, c'est pour avoir d'autres revenus illégaux (...). Des cours particuliers sont donnés à nos enfants dans des garages, c'est honteux », a-t-il déploré. S'agissant des métiers à haute pénibilité, le ministre a expliqué que le décret exécutif ne sera promulgué qu'une fois le projet de loi sur la retraite adopté par les deux chambres du Parlement. Il récusera, d'autre part, les assertions selon lesquelles beaucoup d'entreprises ferment. Tout comme il déplorera que de jeunes Algériens boudent le travail alors que le gouvernement fait des efforts pour lutter contre le chômage. Il existe, selon lui, 800.000 emplois à pourvoir dans le secteur de l'agriculture et 400.000 dans les travaux publics qui peinent à trouver preneurs.