Après avoir décrit, et de quelle manière, la beauté du Sahara, dans notamment « Yamsel, fils de l'Ahaggar » et « Tin Hinan, ma reine », Amèle El Mahdi revient avec un nouveau roman entièrement dédié, cette fois-ci, à la ville d'Alger, sous le règne ottoman. « Le roman évoque l'histoire d'Alger durant l'époque ottomane mais sous un angle spécifique. J'ai essayé de montrer que les Turcs n'ont pas fait que du bien en Algérie, contrairement aux affirmations de nombreux historiens qui soutiennent tout le contraire », explique-t-elle. Passionnée d'histoire, sa principale source d'inspiration, Amel El Mahdi propose un récit richement détaillé à travers lequel elle offre une vision très critique du long règne du régime du Beylik en particulier dans la Régence d'Alger. Le sujet continue de faire les choux gras des débats entre historiens. Voire même chez de nombreux politiques, divisés sur la nature « colonialiste » de la Sublime Porte à El Djazaïr. Tout au long du récit, l'auteure s'est employée, par le truchement d'un personnage principal autochtone, de décrire le vécu tumultueux sous la coupe des deys et de leur redoutable armée de janissaires. « Mon unique objectif est en fait d'aider à démêler l'histoire pour la rendre plus accessible, car dans les livres d'histoire les événements sont confus », soutient la romancière. Elle précisera au passage que « ses sources sont textuellement citées dans ce roman ». Sans l'ombre d'un doute, sa lecture promet beaucoup de belles choses. Amèle El Mahdi n'est pas historienne. Elle se garde volontiers d'une telle désignation. Elle se propose néanmoins d'apporter sa belle touche esthétique dans l'espoir d'éclaircir certaines zones d'ombre de l'histoire de l'Algérie. Pour ce faire, elle a mobilisé une bibliographie de référence en la matière pour donner du crédit à son engagement à « décoloniser l'histoire », expression chère à Mohamed Cherif Sahli.