Le vote de la résolution a enregistré 14 voix pour et une seule abstention, celle des Etats-Unis qui a cependant refusé d'apposer son veto au texte proposé par l'Egypte au nom des pays arabes. Le vote, qui a été accueilli par des applaudissements, avait été réclamé par la Nouvelle-Zélande, la Malaisie, le Sénégal et le Venezuela. Ce texte, qui exhorte Israël à « cesser immédiatement et complètement toute activité de colonisation en territoire palestinien occupé, dont Al Qods-Est », a déclenché une offensive diplomatique de la part d'Israël qui s'est immédiatement tourné vers son allié américain. Washington a en effet utilisé son droit de veto trente fois pour bloquer des résolutions concernant Israël et les Palestiniens, selon l'organisation Security Council Report. C'est en 2009, concernant un appel à un cessez-le-feu à Ghaza, que les Etats-Unis se sont abstenus pour la dernière fois lors d'un vote au Conseil de sécurité quel qu'en soit le thème. La colonisation est vue comme un frein majeur au processus de paix, les constructions israéliennes étant effectuées sur des terres qui pourraient appartenir à un futur Etat palestinien. Les Nations unies la considèrent comme illégale au regard du droit international et ont appelé à plusieurs reprises Israël à y mettre fin. Malgré cela, des responsables onusiens ont constaté une augmentation des constructions. La réaction de l'Autorité palestinienne à ce vote qualifié « d'historique » ne s'est pas fait attendre. Il s'agit d'« un grand camouflet » pour Israël, a déclaré Nabil Abou Roudeina, son porte-parole. « cette résolution est une condamnation internationale unanime de la colonisation et d'un fort soutien à une solution à deux Etats », a-t-il ajouté. Numéro deux de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat a parlé « d'un jour historique » et d'une « victoire du droit international ». « C'est un message clair et unanime de la communauté internationale dans son ensemble ». Selon lui, la politique du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, « n'apportera la paix et la sécurité ni à Israël ni à toute la région ». Dans un revirement de leur position habituelle sur ce dossier, les Etats-Unis se sont abstenus lors du vote. Les 14 autres membres du Conseil de sécurité ont eux voté en faveur du texte. Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a réagi en indiquant que la solution à deux Etats était « le seul moyen de parvenir à une paix durable » au Moyen-Orient, affirmant que son pays ne pouvait faire obstacle à une résolution des Nations unies qui appelle à promouvoir des négociations concluantes. Il a ajouté que l'avenir du Moyen-Orient est « menacé actuellement par les mesures sans précédent pour étendre la construction des colonies menée par les opposants à la solution à deux Etats ». A contre courant de la position de l'administration Obama, le nouveau président américain, Donald Trump, dont l'une des promesses de campagne est de reconnaître Al-Qods comme « capitale indivisible » d'Israël a fait savoir que « les choses seront différentes à l'ONU » après son arrivée à la Maison Blanche, sans donner plus de détails. Une position qui va dans le sens du Premier ministre israélien qui, dans un nouveau discours à la communauté international, a déclaré qu'« Israël ne se conformera pas à la résolution ». De son côté, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a appelé les dirigeants israéliens et palestiniens à « créer un environnement propice pour un retour à des négociations sérieuses ». « Le secrétaire général saisit cette opportunité pour encourager dirigeants israéliens et palestiniens à travailler avec la communauté internationale pour créer un environnement propice à un retour à des négociations sérieuses », a indiqué le porte-parole de Ban Ki-moon, Stéphane Dujarric, dans un communiqué.