Les 23 accusés ont été condamnés le 16 février 2013 à de lourdes peines d'emprisonnement pour « appartenance à une organisation criminelle, violences volontaires entraînant la mort de fonctionnaires... » suite au démantèlement du camp de Gdeim Izik en 2010. Le 27 juillet dernier, la Cour de cassation marocaine a annulé la condamnation prononcée par le tribunal militaire à l'encontre de 24 militants et défenseurs des droits de l'homme sahraouis. Dans un communiqué diffusé jeudi dernier, les prisionniers ont appelé à « leur libération immédiate et inconditionnelle » et « au jugement des responsables marocains pour détentions arbitraires ». Ils ont également exigé la « libération de tous les détenus et prisonniers de guerre sahraouis dans les prisons au Maroc et dans les prisons marocaines dans les territoires occupés ». Le groupe en appelle aussi aux Nations unies pour ouvrir une enquête internationale sur les crimes commis par le royaume du Maroc après son attaque contre le camp de Gdeim Izik. Pour leur défense, la quarantaine d'avocats, constitués en collectif international de soutien aux prisonniers politiques sahraouis, ont demandé l'application du droit international humanitaire sur le territoire du Sahara occidental. Le Sahara occidental est considéré par les Nations unies comme un territoire non autonome, occupé par le royaume du Maroc depuis 1975. Cette occupation est illégale, « le Maroc n'étant pas reconnu par les Nations unies comme la puissance administrante », ont souligné dans une déclaration obtenue par l'APS, ces avocats de plusieurs nationalités, française, belge, suisse, espagnole et américaine. Pour ce collectif international, le droit international humanitaire devrait donc s'appliquer au Sahara occidental, comme pour la Palestine. « Après six ans, l'intervention militaire des forces de l'occupant marocaines contre le camp de Gdeim Izik, par tous ses organes de répression (gendarmerie, police et forces auxiliaires), les tentatives du royaume chérifien continuent dans la dissimulation de la vérité et la négation de sa responsabilité directe dans cet acte sauvage et barbare », ont-ils affirmé, soulignant que le Maroc, à travers le tribunal civil, « confirme, aujourd'hui, que nous, prisonniers politiques de Gdeim Izik, sommes jugés en tant que citoyens et civils d'un Etat étranger ». Solidarité internationale Des manifestations de solidarité avec le groupe sont prévues aujourd'hui dans plusieurs pays. Un appel à un rassemblement devant l'ambassade du Maroc à Madrid a été lancé par la Confédération syndicale des commissions ouvrières espagnoles. La Fédération des entités argentines et arabes a appelé à une présence massive d'observateurs internationaux lors du procès des militants et des défenseurs des droits humains. Le Conseil péruvien de solidarité avec la République arabe sahraouie démocratique a appelé, de son côté, à la libération des prisonniers politiques du groupe de Gdeim Izik et tous les détenus politiques sahraouis dans les prisons marocaines. La plus grande confédération des travailleurs britanniques, le Trades Union Congress, a exhorté les autorités marocaines à libérer tous les prisonniers sahraouis détenus arbitrairement, réaffirmant son soutien à l'indépendance du Sahara occidental.