Une vocation et le vœu de perpétuer le patrimoine traditionnel de broderie et de chbika. Voilà ce qui guide MMme Kaious et Hasnaoui, respectivement directrice d'un centre et coordinatrice des 18 centres de formation qui prennent en charge1.500 stagiaires dans ces espaces de formation pour jeunes filles spécifiques à la wilaya d'Alger et liés à l'art et la culture. «Notre vocation essentiellement socio-éducative vise la préservation du patrimoine traditionnel en couture à l'exemple de la broderie à la main, la dentelle, chbika, fetla, medjboud». Ces institutions viennent en appoint de la formation professionnelle dès lors qu'elles forment des apprenantes et ouvrent pour beaucoup d'entre elles les portes d'un emploi. «Le prix de la formation est symbolique», explique madame Kaious, directrice du centre Belouizdad, elle-même ancienne formatrice durant 15 ans. Elle chapeaute 14 monitrices lesquelles initient plusieurs disciplines à 135 apprenantes. «Nous évoluons en double vacation de 8 à12 h et de 13 à 17 h, tous les jours. Mon rôle est de me concerter avec le personnel sur le choix des modèles à créer, la matière des tissus à choisir, la création de nouveau modèles», précise la directrice. Quant à Mme Hasnaoui, sa tâche est de superviser chaque centre, à tour de rôle et faire en sorte de juger de la bonne animation. Selon ce contrôle, la coordinatrice émet une notation à chaque directrice. Dans son plan de charge, la direction, sise à Kouba prévoit trois expositions majeures les 8 mars, le 5 juillet et à la mi-ramadhan. «Nous avons aussi des manifestations hors de ces dates et des tournées culturelles afin de promouvoir notre produit et inciter d'autres jeunes filles à intégrer nos centres», souligne Mme Hasnaoui. Les deux dames, natives du quartier de Belcourt, ont créé l'habit féminin traditionnel algérois avec des matières spécifiques à l'ancien temps comme le portaient nos grands-mères. Sarouel de 6 mètres de large en «soie sauvage», «camizoura», «ghlila», une sorte de bustier brodé au point de Nabeul et le col en Chbika, sans oublier le foulard avec franges , «mahermet leftoul», et bien évidemment le haïk «mrama» sans lequel l'habit algérois n'aurait pas d'âme. «Pourquoi ces centres ne resteraient pas ouverts durant les grandes vacances, nos filles collégiennes iraient bien apprendre l'art de la broderie et de la dentelle ?». C'est le souhait émis par la maman d'une adolescente de 15 ans.