On parle souvent de violences dans les stades, dans la rue, au sein des familles, mais très peu de celles dans le milieu universitaire. Pourtant, le phénomène est bien là et il est inquiétant. Quand un étudiant en arrive à assassiner son professeur ou son camarade, il y a matière à réfléchir et à agir. Une enquête réalisée en 2008, montre que plus de 40% des étudiants algériens ont souffert d'une forme ou d'une autre de violence ou de harcèlement. 27% disent avoir connu une forme de harcèlement sexuel, 44% affirment avoir fait l'objet de violences verbales au sein de l'université et 33% des cas assurent avoir subi d'autres formes de violence. Les agresseurs sont des étudiants dans 60% des cas, mais les 40% restants ont été le fait de professeurs. Les victimes sont également des étudiants et des enseignants. Plusieurs actes de violence et d'agression ont été enregistrés ces dernières années dans de nombreuses universités du pays, mais aussi dans des résidences universitaires. Tout le monde se souvient de l'assassinat du professeur Mohamed Benchehida à l'université de Mostaganem. Son agresseur était un étudiant en LMD dans la filière mathématiques-informatique au sein de la même université. La victime était son responsable pédagogique. L'étudiant a poignardé son professeur de plusieurs coups au visage, au cou, au thorax et à l'abdomen, lui causant une forte hémorragie. Un autre cas qui a choqué les milieux de l'enseignement, c'est la mort d'un étudiant en droit dans la wilaya de Tizi Ouzou le 29 avril 2008. Il a été tué de plusieurs coups de couteau. Il y a aussi le cas de cette étudiante en 3e année en recherche opérationnelle, qui a été assassinée à coups de couteau dans l'enceinte de l'Université des sciences et des technologies Houari-Boumediene (Usthb), en septembre 2006. Son agresseur était un étudiant de la même filière. Les résidences universitaires ne sont, elles aussi, pas épargnées. Pour rappel, le 28 mai 2007 une résidence universitaire à Bab Ezzouar a connu des scènes de violence et d'affrontement entre étudiants. Une situation qui a failli dégénérer, mais le pire a été évité grâce à l'intervention des forces de sécurité. Le 27 février dernier, un étudiant burundais a été agressé à l'arme blanche, à proximité de la résidence universitaire pour filles Nahas-Nabil, à Constantine. Plusieurs étudiants ont subi le même acte de violence à la résidence universitaire de Boukhalfa à Tizi Ouzou tandis qu'un étudiant a été mortellement poignardé par ses propres amis à la résidence de la cité Hydra-Centre à Alger. Le 19 février dernier, sept blessés et six arrestations ont été enregistrés lors d'affrontements à la cité universitaire d'El-Tarf. Les résidences universitaires pour filles sont également touchées par ce phénomène. Un drame a été évité de justesse à la cité universitaire pour filles de Bastos à Tizi Ouzou, où des affrontements ont eu lieu entre les résidentes. En outre, des étudiantes d'une autre cité universitaire de jeunes filles à Tizi Ouzou ont saccagé le restaurant et l'administration de leur résidence, en signe de protestation contre les problèmes qui prévalent au sein de leur cité.