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Documentaire / «C'est à Constantine»
Aller à la rencontre de son histoire
Publié dans Info Soir le 19 - 01 - 2010

Histoire n Le film, de par le sujet traité, se révélait un sujet bateau, puisqu'il s'agissait d'un travail d'atelier, mais, au fil des prises de vue, il apparaît profond et pertinent.
C'est à Constantine est un documentaire de Bahia Bencheikh El-Fegoun, une jeune réalisatrice (une matrice de l'image).
Ce film a été réalisé dans le cadre d'un atelier de création initié par Cinéma et Mémoire de Béjaïa, une association chargée de la promotion cinématographique et de la formation dans le domaine de l'audiovisuel et Kaîna Cinéma (France).
Dans ce documentaire, Bahia Bencheikh El-Fegoun revient à Constantine, la ville qui l'a vue grandir, et que la réalisatrice a quittée il y a de cela huit ans. Elle y retourne comme quelqu'un qui revient sur les traces de son passé, de son histoire et de son identité liée à cette ville.
A travers divers témoignages, notamment ceux de son père, Bahia Bencheikh El-Fegoun reconstitue, pan par pan, une partie de sa personnalité et réaffirme son appartenance à Constantine.
Et dans ces pérégrinations identitaires, Bahia Bencheikh El-Fegoun va à la rencontre de Constantine où elle tente de cerner son nouveau visage. Elle cherche à se réconcilier avec elle et avec les siens et, du coup, avec son identité qu'elle recompose de fragments de son histoire et de parcelles de son patrimoine.
S'exprimant sur son film, Bahia Bencheikh El-Fegoun dira : «Je ne m'attendais pas à ce que cela prenne de telles proportions». Et d'expliquer : «Je savais qu'il y avait un atelier de réalisation en cours, j'ai demandé à en faire partie, ils m'ont dit qu'il fallait un sujet, donc j'ai eu l'idée de faire un sujet sur ma ville.» Le film, de par le sujet traité, se révélait un sujet bateau, puisqu'il s'agissait d'un travail d'atelier, mais, au fil des prises de vue, il apparaît profond et pertinent.
«Je pensais que ce serait un sujet bateau, parce que c'est un film d'atelier, et mon but premier était d'apprendre à faire un film», dit-elle. Et d'ajouter : «Mais après, je me suis rendu compte que c'était plus que ça, franchement, jamais je n'aurais pensé m'embarquer dans une histoire aussi intime et personnelle.»En filmant Constantine, Bahia Bencheikh El-Fegoun découvre qu'une partie d'elle-même y est restée et qu'elle en a été privée. «Le film raconte une grande blessure, dans le sens où c'est une part de mon identité dont j'estime avoir été amputée», confie-t-elle. Et de reprendre : «Et j'en suis, mais pas seule responsable.»La réalisatrice estime qu'il y a une transmission de la culture et de l'histoire qui n'a pas été faite, et que l'Etat est «le premier responsable quand il est question de culture et d'identité», relève-t-elle. Ainsi, les individus (citoyens ou Etat) sont responsables, chacun à sa manière, de la crise et de l'abandon identitaire. On ressent dans le film qu'il y a un refus de parler de soi, que chacun a fait abstraction d'un passé et qu'on est allé à autre chose. Interrogée sur le choix du format, Bahia Bencheikh El-Fegoun dira : «La fiction nécessite des moyens faramineux pour la faire, après, ce qu'il faut savoir, c'est que je voulais toujours faire du documentaire.» Et d'expliquer : «Il y a un côté de vérité, d'authenticité qui m'a toujours attirée, et je crois que l'Algérie a besoin de se voir telle qu'elle est, avec ses multiples visages. Et moi ce format me parle, et j'espère arriver à parler aux autres à travers ce documentaire.»
l Le personnage principal dans ce film, c'est bien la ville de Constantine. «Constantine est mon personnage principal, on tourne autour et on tourne dans cette ville, il n'y a pas de plans larges dans le film, on va au cœur de la ville et de sa problématique», explique-t-elle, tout en précisant : «Si la présence de mon père est récurrente, c'est parce que, peut-être, lui seul, détenteur de cette histoire, de ce patrimoine,est en mesure, beaucoup plus que moi, de dire des choses sur son passé.» Si Constantine est le personnage principal, il se trouve qu'il ne parle pas, qu'il est invisible, même s'il est présent et on le voit à travers son patrimoine et ses habitants. La réalisatrice va à la rencontre de sa ville, mais celle-ci ne parle pas et ne répond pas à ces questions. «Constantine ne parle pas et pourtant la ville est présente. Je filme la ville, les habitants», dit-elle, et d'ajouter : «Je crois que cette ville fuit, elle est repliée sur elle-même, personne ne la voit, tout le monde y est indifférent, elle s'effondre, on ne la regarde plus. J'ai très mal pour elle.» Le film montre une ville délabrée, abandonnée, ignorée et en ruine, «des ruines, certes, mais belles, chargées d'histoire et de vie», dit-elle. Et d'ajouter : «Je pense qu'un film n'est pas là pour apporter des réponses, mais pour poser des questions, après chacun est libre de trouver des réponses à ses questions.»


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