Quatrième fils d'El Hadj Abdelkader Mohieddine, il est né à la Guetna, dans la localité de Ghriss, au sud de Mascara, au début de l'année 1808 de l'ère chrétienne. Son père appartient à la noblesse locale, il est aussi le chef spirituel de la confréries des Qadiriya, l'ordre de Sidi-Abdelkader al- Djilani, particulièrement vénéré dans l'Ouest algérien. Dès les tout premiers jours de sa vie, le père manifeste un grand attachement pour ce fils auquel il consacrait beaucoup de son temps. C'est comme si, par on ne sait quelle intuition, il avait deviné à quel destin fabuleux, il était promis. Selon ses biographes, à cinq ans, il savait déjà lire et écrire, à douze ans, il commentait le Coran avec une grande sagacité. Il connaissait bien sûr le Coran par cœur ainsi que les hadiths ou propos du Prophète. L'adolescent n'était pas seulement un lettré mais également un fin cavalier : il n'avait pas, dans l'art de l'équitation, son égal. Il éblouissait ses compagnons en faisant de la voltige ou se dressant, debout, sur son cheval, lancé au galop, il affectionnait les courses qu'il remportait toutes, il maniait également avec dextérité l'épée et il était un tireur d'élite... Il possédait un beau fusil, importé de Tunisie, et des pistolets incrustés de nacre et d'argent. Son sabre, qui venait de Damas, avait un fourreau d'argent.