Bon pour eux, mais pas pour les autres Pollution n Il existe 30 fois plus de cheminées d'usine en Europe que dans les pays d'Afrique, notamment sans compter ceux en activité aux Etats-Unis. Il y a une dose d'hypocrisie incroyable dans le discours des pays occidentaux. Ils nous en administrent tous les jours cyniquement la preuve. Prenons l'exemple du réchauffement climatique. Le phénomène est universel et touche aussi bien les pays pauvres que les pays riches. Seulement voilà, le dérèglement climatique auquel nous assistons impuissants n'est que la conséquence logique d'un développement effréné de l'hémisphère Nord : l'Europe et les Etats-Unis d'Amérique. Leurs propres scientifiques qui ont diagnostiqué l'Etat de la planète, sont arrivés à la conclusion sans appel que les causes qui ont participé à ce changement sont dues aux gaz à effet de serre et à la pollution de l'atmosphère. Or, ce gaz d'où vient-il ? Essentiellement des cheminées d'usine qui fument 24 heures sur 24. Et cette pollution consiste en la combustion des carburants, surtout des pots d'échappement des véhicules. Ces bases étant posées, une simple remarque dans les pays pauvres nous permet d'avancer sans peur de nous tromper qu'il y a 30 fois plus de cheminées d'usine en Europe que dans les pays d'Afrique, notamment sans compter ceux en activité aux Etats-Unis. Il n'y a même pas de comparaison à faire. Même chose en ce qui concerne les voitures, qu'elles soient en Afrique où ailleurs. Elles polluent toutes. Mais combien sont-elles à travers le monde ? La moitié de ce parc se trouve aux Etats-Unis, au Japon et au Canada où les citoyens disposent généralement d'un véhicule et parfois même de deux, le quart est en Europe et le tiers-monde dispose de l'autre quart. Autrement dit, il y a trois fois plus de véhicules dans les pays riches que dans les trois continents d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et d'Amérique latine. Alors posons-nous cette simple question : qui altère l'atmosphère ? La réponse est évidente. Sûrement pas les pays pauvres. Un Africain sur 100 000 possède une voiture contre 1 Européen sur 3. On voit bien, à travers ces exemples, que le désastre climatique qui s'annonce a essentiellement pour origine les pays nantis. Nous ne pouvons pas passer sous silence le «massacre» délibéré de la forêt amazonienne par les multinationales. Cette partie du monde, en effet, a toujours été considérée comme le poumon de la planète dans la mesure où elle absorbait à elle seule le tiers du CO2 dégagé dans l'atmosphère. Face à la dégradation de la planète dont ils portent l'entière responsabilité, les pays riches demandent aujourd'hui et sans complexe aux pays émergents comme le Brésil, l'Inde et la Turquie de réduire leurs émanations de gaz et de ralentir leur développement. En d'autres termes de renvoyer aux calendes grecques leur entrée au club de l'opulence. Ils demandent même aux pays africains d'éviter de brûler leur savane pour aider à maintenir l'équilibre de l'écosystème déjà mal en point. Et qui l'a fourvoyé sinon leur appétit et leur quête de richesses à tout prix ? Imaad Zoheir