Résumé de la 2e partie n A Fallowfield, les archéologues ont exhumé des outils qui leur ont permis de comprendre les techniques utilisées par ces tailleurs de pierre. Ce trou spécialement formé pour accueillir le dispositif, encore bien visible sur certaines parties du mur, était appelé «trou du Lewis» ou «place du Lewis». Grâce à ce système, les constructeurs romains pouvaient soulever sans difficulté des pierres pesant plusieurs tonnes, qui furent utilisées pour bâtir la «colonne vertébrale» du mur. Hadrien lui-même, féru d'architecture, participa à la construction du mur, dont il dessina le plan. En suivant ses instructions, les bâtisseurs érigèrent ainsi des tours de guet tous les milles romains, soit l'équivalent de 1 482 de nos mètres. A certains endroits, le respect scrupuleux de ce plan par les militaires donna lieu à des bizarreries amusantes, encore visibles aujourd'hui, comme cette porte monumentale donnant sur un précipice. En revanche, à d'autres endroits le tracé du mur varia au cours de sa construction, preuve que la rigueur des romains souffrait parfois quelques accommodements. C'est le cas au lieu dit «la tourelle de Brunton», où la largeur du mur passe de 10 à 8 pieds romains. Ces changements indiquent que le plan du mur évolua avec le temps, transformant ainsi l'édifice au cours de sa construction. A partir de la tourelle de Brunton, les tours de guet situées tous les milles romains sont ainsi remplacées par des forts, construits tous les sept milles. Hadrien avait affecté près de 10 000 soldats à la construction de son ouvrage monumental. Chaque centurie était consignée à une partie du mur, lorsqu'ils avaient terminé leur ouvrage, les soldats-bâtisseurs gravaient leurs noms dans la pierre. Ces fragments du mur, conservés au Musée des Antiquités de Newcastle, fournissent de précieuses indications aux archéologues sur la datation des différents tronçons du mur. Ces inscriptions nous parlent aussi des gens de cette époque, leurs noms gravés humanisent le mur d'Hadrien en révélant l'identité de ses bâtisseurs. Elles nous donnent aussi une idée de l'ampleur des travaux nécessaires à sa construction. Mais les Romains ont laissé beaucoup plus que des inscriptions sur les pierres. Au cours de leurs fouilles, les archéologues ont ainsi découvert les aspects les plus colorés de la vie qui s'organisait autour du mur d'Hadrien. Le fort de Vindolanda, également appelé «fort romain de Chesterholm», est l'un des sites les plus intéressants. Construit près de l'actuel village de Bardon Mill, ce fort gardait la «Stanegate», ou «route de pierre», l'une des plus importantes voies romaines du nord de l'Angleterre. A suivre