Résumé de la 3e partie n Mesrine rentre en France où il multiplie les hold-up. A chaque fois, il s'empare de sommes importantes, mais ce n'est pas vraiment l'argent qui l'intéresse… La police finit par le retrouver peu après, à son domicile de Boulogne-Billancourt. L'arrestation se fait en douceur, alors qu'il sort de chez le teinturier, des paquets sur les bras. Il reconnaît que le coup est bien joué et s'écrie, tandis qu'on lui passe les menottes — Chapeau, messieurs ! La perquisition effectuée chez lui permet de découvrir un arsenal extraordinaire : fusils-mitrailleurs, mitraillettes, fusils, revolvers, grenades, explosifs. Et pourtant, paradoxalement, les charges contre lui sont des plus légères : il n'est poursuivi que pour les chèques sans provision de l'Oise. Pour le reste, ou on ne sait pas que c'est lui, ou on manque de preuves. Il est interrogé sur l'assassinat du proxénète, mais il nie. Il est bien poursuivi au Canada pour deux meurtres, mais l'extradition est une procédure longue et compliquée. C'est donc pour une simple et banale escroquerie que Jacques Mesrine comparaît devant un tribunal del'Oise. Malgré les nombreux indices sur sa détermination et sa dangerosité, les policiers l'ont sous-estimé. Ils vont le regretter ! Car il a parfaitement préparé son coup. Juste avant de passer en jugement, il demande à aller aux toilettes, où il s'empare de l'arme laissée par un complice. Arrivé dans le box, il brandit son revolver et crie — Baissez-vous tous ou je tue le juge ! Il s'empare de ce dernier, se fait remettre une voiture et parvient à disparaître. Cette évasion spectaculaire lui vaut du jour au lendemain la célébrité. A partir de ce moment, les journaux et les télévisions parlent de lui et il va tout faire pour qu'ils en parlent plus encore. Il reste en fuite durant quatre mois, pendant lesquels, selon son habitude, il multiplie les hold-up. Celui d'une imprimerie parisienne, le 2 juin 1973, lui rapporte près de 300 000 francs, mais ce n'est pas celaqui peut le contenter. Seul le plaisir motive ses actes. La police finit tout de même par avoir le derniermot, en l'occurrence le très médiatique commissaire Broussard, le patron de la brigade antigang. L'arrestation se fait dans des conditions extrêmement spectaculaires, qui ont tout pour ravir les journalistes. Le policier tambourine à la porte de son appartement. — Rends-toi, Mesrine, tu es fait ! C'est Broussard. À l'intérieur, on entend la voix du bandit : — Vous êtes vraiment Broussard ? Je ne veux me rendre qu'à lui. Le commissaire passe sa carte d'identité sous la porte... Un certain temps s'écoule et Jacques Mesrine ouvre. Les tireurs d'élite, postés tout autour, pointent leurs armes, mais il tient à la main deux coupes de champagne et en tend une au policier. Tout cela sous les flashs des photographes... La légende de Jacques Mesrine ne fait que s'accroître. Incarcéré à la Santé, sous le matricule 170979, Mesrine est un prisonnier modèle, du moins en apparence. Il est enfermé dans le quartier de haute sécurité (QHS) et isolé du reste des détenus, ce qui ne l'empêche pas d'avoir des contacts. Pour s'occuper, il rédige sa biographie, L' Instinct de mort, où il se présente comme une sorte de justicier et donne une justification politique à ses actes de banditisme. Il revendique pas moins de trente-neuf assassinats et un nombre impensable de hold-up. Il sympathise avec un autre détenu, Jean-Charles Wiloquet, et les deux hommes se font un serment : le premier qui se fera la belle viendra délivrer l'autre. Peu après, Wiloquet réussit une évasion sanglante et spectaculaire, une évasion à la Mesrine. A suivre