Bilan n Le tribunal d'Oran enregistre 5 à 6 affaires de violence sur ascendants par semaine, a indiqué le vice-président de la Cour d'Oran. «Il faut tirer la sonnette d'alarme pour lutter contre ce phénomène», a estimé Laidi Brahim. Dans une intervention lors des travaux de la dernière journée du colloque national sur la violence familiale, organisé par le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, il a souligné que ce phénomène prend des proportions alarmantes dans la société algérienne musulmane allant de la violence verbale et corporelle à l'homicide. Pas moins de 122 affaires de violence sur ascendants ont été traitées par le groupement de la gendarmerie de la wilaya d'Oran durant les trois premiers mois de cette année. Les victimes sont âgées de 40 à 90 ans. Ces dernières ont subi les pires formes de violence et de torture. 115 personnes impliquées dan ces affaires ont été arrêtées dont 98 ont été placées sous mandat de dépôt. Ces faits étrangers à la société algérienne sont devenus légion ces dernières années, a fait remarquer Laidi signalant que la plupart des affaires enregistrées ont trait à l'usage de la force contre des êtres faibles, nonobstant l'injure et le mépris. Les chiffres renseignent sur une recrudescence de ce genre de crimes en dépit des sanctions rigoureuses contre les auteurs de tels faits, a-t-il ajouté. Pour ce responsable, le nombre d'agressions dépasse de loin les statistiques, partant d'un constat que de nombreuses victimes ne dénoncent pas, par crainte de causer de l'embarras à leurs progénitures. La loi prévoit des peines sévères à tous ceux qui agressent des parents verbalement ou physiquement allant jusqu'à la réclusion à perpétuité ou la peine capitale, en cas d'invalidité permanente ou décès, a-t-il affirmé. L'article 267 du code pénal stipule que toute violence sur ascendant conduisant à une blessure est passible d'une peine de cinq à dix ans de réclusion. En cas d'invalidité permanente, elle peut aller jusqu'à vingt ans, voire le double, et en cas d'homicide, à la réclusion à perpétuité. Les raisons plausibles de telles agressions sont imputées, selon plusieurs spécialistes, à la toxicomanie et l'alcoolisme. D'autres l'expliquent par les pressions socio-économiques dont le chômage et les problèmes de promiscuité. Les travaux de la deuxième et dernière journée de ce colloque ont été marqués par la présentation d'une série de communications abordant, entre autres, la psyché de l'enfant violenté, l'équilibre dans le comportement avec un enfant et les moyens légaux de résoudre les problèmes familiaux.