Point noir n Encore une fois, la finale de Coupe d'Algérie a été gâchée par une organisation draconienne, alors que cela devait être une fête nationale. Les organisateurs ont mis les grands moyens pour ne finale de Coupe d'Algérie, ce qui a rendu la fête quelques amère. Dans les années 80 et 90, il n'y avait pas autant de restrictions. Pourtant, ce n'était qu'un évènement sportif où chaque année les férus du football se retrouvent en finale d'une Coupe d'Algérie. Cette année, l'affiche entre le MCA et le NAHD devait être une fête de la capitale, mais l'affiche a été placée sous haute surveillance. Plus de 5000 policiers ont été déployés, des hélicoptères traversaient le ciel du 5-Juillet, plusieurs points de fouilles aux alentours du stade, interdiction de rouler devant le stade, les routes barrées, le supporter n'a pas le droit de prendre avec lui de la nourriture à l'intérieur du l'enceinte... autant de contrainte qui ont rendu le fête en un calvaire. Le tout, les supporters des deux équipes ont été contraints de rentrer au stade à partir de 6 heures du matin. Du jamais vu à travers le monde, obligeant les fans de rester plus de douze heures dans le stade pour voir un match de football. Heureusement qu'hier la température était clémente et les supporters mouloudéens et nahdistes n'ont pas subi une chaleur de plomb comme c'était le cas lors des précédentes finales. A 8 heures du matin déjà, le MCA a rempli sa partie des gradins que les organisateurs avaient réservés à ses supporters. Pour leur part, les Sang et Or, moins nombreux, ont eu tout le temps pour rejoindre leurs places. «Les organisateurs de cette finale n'ont eu aucun respect pour les supporters. On nous a obligés de venir à 6 heures du matin, je me demande pour quelle raison. Cet évènement est sensé être une fête pour le peuple, c'est devenu un calvaire», nous a déclaré un supporter. Ayant envahi les gradins très tôt la matinée, les supporters des deux formations ont dû retourner dormir sur le gazon derrière les tribunes. C'était des scènes qui n'avaient rien à voir avec ce qu'une finale de Coupe devait être dans les pays qui se respectent. Les images donnaient l'impression que nous sommes devant des réfugiés qui n'ont pas d'endroit où aller, se retrouvant obliger de dormir à même le sol. Il n'y avait pas d'animation ou autre distraction afin de permettre aux fans de passer le temps. Mais la question qui se pose : pourquoi obliger les gens à venir si tôt au stade, alors qu'auparavant, les finales de Coupe d'Algérie se déroulaient sans cette organisation draconienne et l'entrée était même gratuite. Les supporters des deux équipes ont tout de même tenu leur rôle. Ils ont créé une bonne ambiance tout au long de la rencontre, mais le point noir était cette organisation trop rigide pour un évènement qui ne demandait qu'à laisser les gens faire la fête. Et finalement, et après plusieurs heures d'attente, le match a commencé et les supporters ont profité de l'occasion pour montrer leur désaccord à ce qu'ils ont vécu. Sellal, le Premier ministre, a eu son idée sur l'avis des fans des deux clubs. Djamel O. Les tournants Le ratage de Gasmi et la sortie de Benaldjia l Deux hommes, côté NA Hussein-Dey, doivent se mordre les doigts après cette finale perdue contre le Mouloudia d'Alger, en l'occurrence Ahmed Gasmi, meilleur actuel buteur du championnat avec douze réalisations et l'entraîneur Youcef Bouzidi. Le premier pour avoir raté l'immanquable en butant sur le gardien Chaouchi alors qu'il avait la possibilité de le contourner à travers un drible. Le second pour avoir sorti Benaldjia à la 80ème minute, remplacé par Mbingui comme joker, dégarnissant ainsi le flanc droit ce qui permit à Hachoud de monter d'un cran et de tenter des tirs de loin. D'ailleurs, ça n'a pas trop tardé puisqu'une minute seulement après ce changement, Hachoud trouve la faille et offre le trophée au MCA, une semaine après avoir signé un doublé contre l'USMA dans le grand derby algérois. A. S-B Le fait Ghrib et Chaouchi payent leur dette l Deux hommes, côté MC Alger, ont eu certainement des émotions particulières au moment où ils montèrent les marches pour aller recevoir la Coupe des mains du premier ministre Abdelmalek Sellal. Il s'agit bien évidemment du gardien Fawzi Chaouchi et du manager Omar Ghrib qui, trois ans en arrière jour pour jour, avaient refusé d'emprunter le même chemin lors de la finale perdue contre l'USM Alger (0 à 1). Cette attitude leur a coûté une suspension d'une année pour le gardien Mouloudéen et une radiation à vie du mouvement sportif pour Ghrib. Trois ans après, Ghrib revient par la grande porte, intronisé par la Sonatrach quarante-huit heures seulement avant la demi-finale face à l'US Tébessa (3 à 0), et s'offre non seulement un titre, mais une virginité. Il en a rêvé, et il l'a fait. Accueilli par les plus hautes autorités du pays, recevant le fameux chèque du président de la république avant de monter à la tribune officielle pour soulever le trophée en compagnie du capitaine Chaouchi. Ainsi, les deux hommes auront payé leur dette vis-à-vis de tout le monde et peuvent tourner une nouvelle page pour le Mouloudia d'Alger. A. S-B Le record Le MCA rejoint l'ESS et l'USMA l En décrochant son huitième trophée à l'occasion de la 52ème édition de la Coupe d'Algérie, le Mouloudia d'Alger rejoint les deux recordmans de cette épreuve que sont l'Entente de Sétif (1963, 1964, 1967, 1968, 1980, 1989, 2010 et 2012) et l'USM Alger (1981, 1988, 1997, 1999, 2001, 2003, 2004 et 2013). Parmi ces trois ténors du football algérien, seule l'Entente sétifienne n'a toujours pas perdu de finale, alors que le MCA en a laissé filer une, c'était en 2013 contre les gars de Soustara qui, eux, ont connu neuf défaites ! Par ailleurs, il est utile de souligner que durant la dernière décennie, le Mouloudia a fait de l'épreuve populaire sa spécialité en gagnant déjà quatre (2006, 2007, 2014 et 2016) et en perdant une (2013). Avec ce sacre, le MCA s'est assuré une place en Coupe de la CAF 2017 avec l'ambition d'aller le plus loin possible dans cette compétition. A. S-B Le rêve Lotfi Amrouche entre dans l'histoire l S'il y a vraiment quelqu'un qui doit être dans les nuages, c'est bien le jeune entraîneur Lotfi Amrouche. Qui l'eut cru, il y a trois mois, l'enfant de Bab El-Oued qui avait en charge l'équipe des moins de 21 ans du MCA, le voilà propulsé au devant de la scène après le départ du duo Meziane Ighil – Mustapha Biskri. L'ex-président Achour Betrouni lui donne sa chance avant de le ‘'rétrograder'' second en l'espace de 48 heures à l'arrivée d'Abdelkrim Bira. Sauf que ce dernier préféra quitter son poste en voyant Omar Ghrib débarqué. Il saisit alors sa chance et fonce sur la ligne droite qui l'emmènera vers le sacre. Supporter du MCA, Lotfi Amrouche a toujours rêvé d'entrainer son club de cœur après ses études supérieures à l'ITS/IFS. Il devient, à bientôt 38 ans, le quatrième plus jeune entraîneur à avoir gagné la Coupe d'Algérie, après Abdenour Kaoua (34 ans), Ali Benfaddah (36 ans) et Foued Bouali (35 ans), mais en tant que chef. Chapeau ! A. S-B