insuffisance n L'incapacité des collectivités locales à répondre de manière efficiente aux besoins de collecte, de transport et de traitement des déchets urbains saute aux yeux. Le pays a certes pu, ces dernières années, dépasser les contraintes liées à la prévention en matière de pollution industrielle qui a sensiblement régressé. Mais c'est loin d'être le cas pour ce qui est des déchets industriels, sanitaires, électroniques, voire d'emballage. Plusieurs unités et complexes industriels particulièrement polluants ont, en effet, engagé une politique de protection de l'environnement dans leurs projets de développement. Ces unités, à l'image des cimenteries, ont réalisé des investissements colossaux pour réduire la pollution industrielle. L'Algérie a marqué, dans ce domaine, des avancées remarquables. Des insuffisances persistent néanmoins dans la gestion des déchets de soins qui, dans certains établissements hospitaliers continuent à être collectés à main nue et directement acheminés vers les décharges ou brûlés à ciel ouvert. La gestion de ce type de déchets a, pourtant, besoin d'une attention particulière pour éviter l'exposition à des agents infectieux et des substances toxiques. Même constat pour les déchets provenant de l'agriculture, de l'horticulture, ou de l'aquaculture, même s'il est difficile de cerner la problématique dans ce secteur en l'absence de statistiques. Un rapport sur la gestion des déchets solides en Algérie publié en 2014 a fait néanmoins état d'une production annuelle de déchets verts (essentiellement taille des arbres et tonte de gazon) d'environ 130 000 tonnes et déchets de marchés de 96 000 tonnes. Les déchets de construction et de démolition représentent quant à eux environ 11 millions de tonnes. Des quantités énormes en attente de valorisation à travers des alternatives pérennes et rentables sur le plan économique. La croissance des déchets électroniques pose également problème aux autorités, qui peinent à se débarrasser de cette présence encombrante d'environ 8000 tonnes d'appareils informatiques et 5 000 tonnes d'appareils liés à la téléphonie mobile, soit 18000 t/an de déchets d'équipements électroniques et électriques. Il en est de même pour les huiles usagées, définies comme des huiles minérales ou synthétiques. On estime la production annuelle d'huiles usagées à environ 110 000 tonnes, dont 70% sont générées par les véhicules. Elles ne sont pas biodégradables et sont donc très dangereuses pour l'environnement. Leur rejet dans la nature peut être très préjudiciable pour le milieu naturel qui peut se traduire notamment par la pollution de l'eau. Valoriser les déchets industriels pour les transformer en véritable ressource suscite peu l'intérêt des investisseurs. Pour preuve, sur environ 3,5 millions de tonnes de déchets ménagers recyclables, seulement 7% sont exploités. Pour les éliminer, beaucoup choisissent la mise en décharge, du fait de son faible coût par rapport aux autres filières, comme l'incinération ou le compostage. Ce créneau pourrait pourtant contribuer à l'évolution de l'activité économique et à la création d'emplois, d'autant plus que la composition des déchets a dépassé de loin le profil organique.