Expressivité n Imène Kaci-Moussa confie qu'on ne peut expliquer un tableau, parce que tout provient du profond de chaque plasticien ou autre artiste. Restituer la parole silencieuse du tapis ancien, le percevoir par l'art de la peinture, le placer dans la tendance artistique abstraite, c'est ce qui émane de «Challenge», l'exposition d'Imène Kaci-Moussa à la galerie Aïcha-Haddad. «Le tapis reflète la religion, la relation entre les deux mondes, le visuel et le caché», explique-t-elle. Il s'agit de vingt tableaux, de forme verticale, en hauteur, si l'on peut dire et des teintes fortes qui accrochent le regard. Des tons violet foncé, grenat, marron sombre, mariés à des teintes plus claires. Elle avoue jouer sur le contraste des couleurs en alternant des tons chauds et froids avec des touches complémentaires. L'artiste a utilisé également des symboles ancestraux connus dans le tissage algérien comme le triangle, les chandeliers qu'on peut deviner au sein des éléments qui composent les œuvres. Il faut évoquer également le «ballon» qui revient presque toujours, une empreinte bien à elle, puisqu'elle admet volontiers le concevoir comme un sceau. Et pourquoi pas dans l'art une nouvelle mouvance, un signe … Pourquoi challenge ? «Toute démarche artistique est basée sur le défi», répond-elle sans hésitation en insistant sur la définition «art contemporain» et non mouvement abstrait. Imène Kaci-Moussa confie qu'on ne peut expliquer un tableau, parce que tout provient du profond de chaque plasticien ou autre artiste. «La lecture interprétative d'une œuvre contemporaine, son apparence réelle sont ce que chacun ressent en les regardant», confie-t-elle, et de renchérir : «Au début, le travail se réalise avec une conception bien précise, puis au fur et à mesure, il y a une évolution artistique qui s'effectue matérialisant les émotions. Il y a toute une liberté qui s'exprime à travers l'imagination et une vision personnelle.» Il faut souligner qu'une grande partie des tableaux qu'elle expose sont le travail de sa soutenance en janvier dernier, à l'Ecole nationale des beaux-arts. Une création que le jury a qualifiée de brillante. La particularité d'Imène Kaci-Moussa comme plasticienne, c'est d'utiliser plus le couteau que le pinceau. Une technique en mouvement, vigoureuse où l'intensité des couleurs employées exprime plus que les formes, le sujet de la toile. Imène Kaci-Moussa native de Ghardaïa en 1989, réside à Alger. Son bagage intellectuel est des plus impressionnants avec trois licences et un DEA en droit des affaires.