Evènement - Revaloriser la culture de la figue de barbarie est l'objectif de la sixième édition de la fête annuelle consacrée à ce fruit sauvage par le village Sahel dans la commune de Bouzeguène, à 70 km à l'extrême sud-est de Tizi Ouzou. Cet évènement qu'organise l'association culturelle Sahel en collaboration avec le comité de village, l'APC de Bouzeguène et l'APW de Tizi Ouzou, se déroule depuis vendredi en présence d'une vingtaine d'exposants venus de différentes localités de la wilaya de Tizi Ouzou, mais aussi d'autres wilayas du pays, a-t-on appris des organisateurs. Au niveau de la placette du village ainsi qu'à travers ses artères, ce fruit d'été est à l'honneur jusqu'à aujourd'hui dimanche. Douce ou épineuse, rouge, jaune ou verte, selon la variété, la figue de barbarie était largement convoitée par les visiteurs qui étaient nombreux à se rendre à Sahel à l'occasion de cette fête locale. A l'ouverture de la manifestation, la présidente de l'association Sahel a rappelé que l'objectif principal de cet évènement, est d'encourager la culture de la figue de barbarie et de la relancer en vue d'en faire une activité économique qui contribuera au développement de la région. En plus des exposants de la figue de barbarie qui sentait encore l'odeur de la fraîcheur matinale des hautes montagnes de la Kabylie, des transformateurs du fruit étaient présents à Bouzeguène. Car, au-delà du goût exceptionnel de ce fruit que les femmes cueillent quotidiennement dès les premières lueurs de la matinée, les vieux et les vieilles du village lui reconnaissent plusieurs atouts sur l'organisme, a-t-on expliqué. Une vieille dame accompagnée de sa fille, expose des fleurs séchées de ce fruit utilisées comme des tisanes qui apaisent les troubles digestifs, les douleurs abdominales et nettoient les reins, a-t-elle affirmé. La peau de la figue de barbarie, une fois séchée, est utilisée pour extraire une huile qu'on utilise comme remèdes contre les maladies ou comme un produit de beauté, a-t-elle ajouté. D'autres femmes, rencontrées un peu plus loin, témoignent que même les épines du figuier de barbarie ont été utilisés, dans le passé, par les femmes kabyles dans la confection de tatouages qu'elle portaient sur le visage, sur les mains et sur les pieds. Après avoir dessiné le tatouage désiré, les femmes piquaient la peau avec les épines de cette plante jusqu'à ce que la matière qui servait à la réalisation de ces décors corporels pénètre à l'intérieur, a expliqué l'une d'elles. La fête a été marquée également par un transformateur des fruits du terroir venu de Béjaïa qui utilise la figue de barbarie pour la production d'un vinaigre naturel et d'une confiture recommandés pour ceux qui présentent des troubles de digestion ou atteints du diabète, a-t-on fait savoir.