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Ils semblent avoir de beaux jours devant eux sous l'ère Trump : USA/ Les néo-nazis se sentent pousser des ailes
Publié dans Info Soir le 17 - 08 - 2017


« Il a fait ce qu'aucun autre n'aurait fait »
Triomphe - Suprémacistes blancs et groupes néo-nazis américains se sentent pousser des ailes et affirment que le président Donald Trump est de leur côté, après sa virulente sortie sur Charlottesville, lorsqu'il a affirmé que les militants antiracistes avaient leur part de responsabilité dans le drame.
"Cet homme fait absolument tout ce qui est en son pouvoir pour nous soutenir et nous avons besoin de son soutien", a ainsi écrit Andrew Anglin sur le site du DailyStormer, une des plateformes de l'extrême droite aux Etats-Unis. "Cela sera désormais vraiment, vraiment dur d'avoir de quelconques mauvais sentiments envers Trump pour un long, long moment", a-t-il ajouté. Donald Trump a suscité un profond malaise en Amérique et en particulier dans son camp républicain en affirmant qu'il y a eu des torts "des deux côtés" samedi dans la ville de Virginie où un sympathisant des théories sur la suprématie blanche a tué une jeune femme qui manifestait avec des antiracistes, en fonçant dans la foule avec sa voiture. "La déclaration de Trump était juste et pragmatique", s'est aussi félicité Richard Spencer, organisateur du rassemblement d'extrême droite de samedi, convoqué sous le mot d'ordre "Unite the Right" (Rassembler la droite). "Trump accorde du crédit à la vérité", assure ce nationaliste "fier" du président républicain, qui a renvoyé dos à dos les groupuscules suprémacistes et les contre-manifestants. "Merci président Trump pour votre honnêteté et votre courage de dire la vérité sur Charlottesville et condamner les terroristes de gauche", a abondé sur Twitter David Duke, figure des suprémacistes blancs et ancien dirigeant du Ku Klux Klan. L'extrême droite semblait donc bien prête à ne pas tenir compte des remarques du milliardaire lundi, lorsqu'il avait lu depuis la Maison Blanche un discours condamnant les "violences racistes" lors du rassemblement de Charlottesville, où les drapeaux nazis étaient notamment de sortie pour défendre la statue du général confédéré Robert E. Lee, statue controversée car symbole pour beaucoup du passé esclavagiste du Sud américain. "Nous sommes désormais en prime time", s'est réjoui Jack Posobiec, autre figure de l'extrême droite américaine, rebaptisée "alt-right", ou droite alternative. Nombre de groupes d'extrême droite présents à Charlottesville ont depuis vu leurs canaux de communication bloqués par les autorités. Le DailyStormer, lui, jouait au chat et à la souris, parfois inaccessible ou réapparaissant avec un nom de domaine russe, avant de disparaître à nouveau. Donald Trump, assure Andrew Anglin, toujours sur ce site, "utilise nos éléments de langage, selon lesquels George Washington et Thomas Jefferson sont les prochains (à être visés) après les monuments confédérés et selon lesquels ils essayent de détruire notre histoire". Le plus important, pour James Kirkpatrick, dirigeant de l'organisation VDARE, qui voudrait que l'immigration aux Etats-Unis soit réservée aux européens blancs, est que Donald Trump ait participé à mettre en lumière ce qu'il considère comme la violence du mouvement antiraciste de gauche. Le président Donald Trump, dit-il, "a enfin fait ce qu'aucun autre dans l'establishment conservateur n'aurait fait". A savoir, "critiquer les membres du mouvement des +antifa+ pour avoir propagé la violence lors d'une manifestation légale à Charlottesville."
« Profond désaccord »
Confronté à une vague de démissions de chefs d'entreprise en désaccord avec ses propos, M. Trump a annoncé la dissolution de deux des instances l'entourant pour le conseiller en matière de politique économique. Dans un communiqué, les membres du Forum de stratégie et de politique ont expliqué que "le débat autour de la participation" à ce cénacle risquait de brouiller leur travail, précisant avoir pris la décision de le dissoudre de concert avec le président. Le PDG de JPMorgan Chase, Jamie Dimon, qui y participait, a indiqué dans un message à ses employés que les membres s'étaient "entendus pour se dissoudre". "Je suis en profond désaccord avec la réaction du président Trump face aux événements des derniers jours à Charlottesville", a-t-il déclaré. Signe d'embarras dans son camp politique, les républicains ne se bousculaient pas pour défendre l'ancien magnat de l'immobilier. Le ministre de la Justice Jeff Sessions et le secrétaire d'Etat Rex Tillerson ont l'un et l'autre condamné en termes généraux le racisme et la haine. Ronna Romney McDaniel, présidente du RNC, le Comité national du parti républicain, s'est démarquée des dernières déclarations de M. Trump. "A Charlottesville, les torts sont clairement du côté du KKK et des suprémacistes blancs", a-t-elle dit sur ABC. Et le sénateur Lindsey Graham s'est inquiété que "le parti de Lincoln offre un siège accueillant aux David Duke de ce monde".
De plus en plus isolé après Charlottesville
Le président américain Donald Trump est dans une position difficile après sa virulente sortie sur Charlottesville, qui suscite un profond malaise dans son camp politique et aussi dans les milieux d'affaires. Fait rarissime, ses deux prédécesseurs républicains encore en vie, George H.W. Bush et son fils George W. Bush, ont diffusé un communiqué commun appelant l'Amérique à "toujours rejeter le racisme, l'antisémitisme et la haine sous toutes ses formes". Sans citer le 45e président, les 41e et 43e ont rappelé les mots de Thomas Jefferson, principal auteur de la Déclaration d'indépendance: "Tous les hommes sont créés égaux". En renvoyant dos à dos les groupuscules suprémacistes blancs - dont un sympathisant a tué une jeune femme samedi à Charlottesville - et les contre-manifestants anti-racistes, M. Trump a franchi un cap. Les propos qu'il a tenus dans le hall de la Trump Tower, salués par l'ex-leader du Ku Klux Klan David Duke, ont laissé nombre d'élus sans voix.
Dans le Sud, une milice prête à prendre les armes
Rituel - Comme chaque mois, Chris Hill retrouve ses amis le temps d'un week-end dans cette forêt de Géorgie, dans le vieux Sud des Etats-Unis.
L'assistant juridique troque alors son costume pour un treillis militaire et prend le nom de "Bloodagent": le chef de cette milice qu'il a créée en 2008. Au programme du week-end: camping, barbecue et séances de tir au fusil semi-automatique. La vingtaine de miliciens de la "Georgia Security Force" s'entraîne en cas de conflit. Malgré la chaleur, ils s'exercent à patrouiller en équipe dans la forêt ou à tirer à balles réelles lors d'une intervention dans une fausse maison. "Je suis prêt pour la guerre civile, des conflits civils, une attaque nucléaire de la Corée du Nord, de la Russie, une invasion étrangère ou de notre propre gouvernement s'il tournait ses armes contre le peuple dans le but de le désarmer", raconte Chris. Pour se joindre à la bande, le couple DiMaria est venu de l'Etat voisin de Caroline du Sud. Rooster et Yvette, équipés d'un camping car dernier cri, de treillis militaires et lourdement armés, ont trouvé dans cette milice une "famille". "Etre avec mes semblables, qui croient en la même chose que moi, la Constitution, ils croient au christianisme, faire les bonnes choses, avoir une bonne morale, c'est ce qui rassemble ce groupe. Nous sommes sur la même longueur d'ondes", explique Rooster. Sa femme, Yvette, est la seule femme milicienne du week-end, parfaitement manucurée même pour tirer avec son fusil d'assaut. Il y a un peu plus d'un an, alors que les Etats-Unis vivent une campagne électorale extrêmement tendue, elle décide de rejoindre une milice. "Plutôt que de rester chez moi et de me plaindre, sans rien faire, j'ai décidé de rejoindre un mouvement où j'assume qui je suis", déclare-t-elle. "Je peux donner mon opinion. Je suis avec des gens qui veulent l'entendre. Je suis avec des gens qui peuvent s'identifier à moi. Je suis une épouse, une mère, une patriote américaine, une chrétienne, une femme d'affaires". Des valeurs conservatrices, dans le vieux Sud qui tient à son héritage confédéré et qui a trouvé en Donald Trump son champion. Ces miliciens, qui "assurent la sécurité" régulièrement à des manifestations, se sont notamment rendus à des meetings du candidat républicain, armés, pour contrer d'éventuels débordements face aux "antifascistes". "Le mouvement des milices n'est pas de la classe moyenne supérieure. En général, la personne type dans une milice est de la classe des travailleurs blancs, ils ne sont pas pauvres mais ils ont des emplois qui paient peu et ils sont séduits par Trump", explique Carol Gallagher, professeur à l'American University.
165 milices
Le Southern Poverty Law Center (SPLC), une organisation de lutte contre les extrémismes, a recensé 623 groupes anti-gouvernementaux aux Etats-Unis dont 165 milices en 2016. Les événements tragiques de Charlottesville (Virginie) - un mort et des blessés lors d'un rassemblement d'extrême droite le 12 août - ont remis en lumière cette nébuleuse très diverse de groupes parfois armés et à l'idéologie ultra-conservatrice, souvent xénophobe et raciste. Chris Hill a refusé de dire si un des membres de sa milice était présent à cette manifestation. Par le passé, des milices anti-gouvernementales ont servi de terreau à des actes de terrorisme intérieur. En 1995, Timothy McVeigh, ancien combattant membre d'une milice, a fait exploser un bâtiment fédéral à Oklahoma City, tuant 168 personnes. Son but: inspirer une révolte anti-gouvernementale. Chris Hill l'affirme: il sélectionne soigneusement ses recrues pour éviter tout élément radical. "S'ils donnent des signes de radicalité, ils dégagent". Pourtant, au sein de sa milice, les idées extrêmes sont ouvertement formulées et les musulmans sont les premiers visés. Du haut de ses 22 ans, Chandler Wolf, ancien militaire, pense que l'islam veut dominer les Etats-Unis et qu'il "manipule la pensée entière des gens". Ces idées ont valu à la "Georgia Security Force" d'être taxée d'organisation extrémiste islamophobe par le SPLC. Aux Etats-Unis, il est légal d'avoir ces opinions, comme de porter des armes.
Tweet d'Obama plébiscité
Barack Obama avait réagi dès dimanche en tweetant une phrase de Nelson Mandela: "Personne ne naît en haïssant une autre personne à cause de la couleur de sa peau ou de ses origines, ou de sa religion", tweet devenu le plus aimé de l'histoire du réseau social. Dans son éditorial, le New York Times déplorait le comportement de M. Trump. Soulignant les espoirs qui avaient été placés par nombre d'élus dans la nomination récente de John Kelly, un ancien général des Marines, au poste de secrétaire général de la Maison Blanche, le quotidien ajoutait: "Le cœur du problème n'est pas lié à la composition de l'équipe présidentielle: il est lié à l'homme qui est au sommet".
Mouvements extrémistes
Ceux qu'on appelle aussi les "patriotes" américains ne sont pas un mouvement homogène et leurs préoccupations varient d'une région à l'autre, mais ils partagent une même méfiance envers le gouvernement fédéral. Leur idéologie est un mélange de survivalisme, de promotion du droit de porter une arme, de la liberté individuelle et d'autodéfense. "Si vous regardez l'histoire des Etats-Unis, ces milices armées existent depuis le début. Et la raison, c'est que quand les gens sont arrivés, il n'y avait pas de forces de police ou d'armée, donc les gens ont créé leurs propres milices pour se protéger" explique Carol Gallagher, professeur à l'American University. Mais aujourd'hui, dans un Etat de droit avec des forces de l'ordre établies, les milices sont considérées comme des mouvements extrémistes par le FBI et par des associations.


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